20 Minutes (Bordeaux)

Losc et Girondins sur le même terrain

Lille et Bordeaux, opposés samedi, partagent leur modèle économique

- Clément Carpentier

«C’est l’économico!» Voilà comment Pierre Rondeau qualifie LilleBorde­aux, samedi (17 h 30) à l’occasion de la 11e journée de L1. Il faut dire que cet économiste du sport suit de très près les projets sportifs que développen­t le Losc et les Girondins depuis leur rachat ces dernières années. « Il y a de fortes similitude­s, affirme-t-il, même si pour le moment, l’un est en Ligue des champions alors que l’autre n’est même pas européen. Mais ça peut s’expliquer par les dates de reprise [Lille en janvier 2017 et Bordeaux en novembre 2018]. »

Si les dirigeants bordelais s’offusquent quand on leur dit qu’ils s’inspirent de leurs homologues lillois, ils reconnaiss­ent que « la philosophi­e est la même». «Ils font de l’excellent travail mais ils dépensent beaucoup plus d’argent que nous en transfert pour le moment. », commente Hugo Varela, le patron du sportif des Marine et Blanc.

Pour rappel, Lille avait aussi très peu dépensé lors des premiers mercatos de l’ère Gérard Lopez.

Une stratégie « risquée »

« Ils doivent générer des bénéfices à très court terme, analyse Pierre Rondeau. C’est pour cette raison qu’ils font autant de trading de joueurs. Mais pour que ça marche, il faut tout le temps surperform­er. C’est extrêmemen­t risqué, notamment à long terme. » Pourtant, c’est bien le modèle en vogue et l’économiste ne serait pas surpris de voir « Marseille s’y mettre ou Saint-Etienne, si le club finit par être racheté lui aussi ». L’objectif est simple : acheter à petit prix et revendre le plus cher possible. Les volontés du coach peuvent alors passer au second plan. Même si Christophe Galtier et Paulo Sousa ont leur mot à dire sur les arrivées, à l’image du Portugais qui a mis son veto au recrutemen­t d’Adrien Silva, cet été, ils n’ont plus aucun pouvoir sur les départs. En applicatio­n, ça donne la vente, cet été, de leurs meilleurs joueurs respectifs : le Lillois Pepe à Arsenal pour 80 millions d’euros et le Bordelais Koundé au FC Séville pour 25 millions d’euros. Peu importe si le premier aurait pu jouer la Ligue des champions et que l’autre était un enfant du club, encore en formation. Business is business ! Derrière tout ça, se trouvent Luis Campos à Lille et Eduardo Macia à Bordeaux, les véritables maîtres du jeu grâce à leurs réseaux. « Il est top ! Je le connais, il bosse très bien », reconnaît le directeur du football des Girondins à propos de son camarade lillois. Luis Campos et Eduardo Macia se retrouvent sur les mêmes joueurs. L’Espagnol avait essayé de recruter Victor Osimhen quand il s’occupait de Leicester (2016-2019) avant que le Nigérian débarque à Lille l’été dernier. On peut aussi citer l’exemple du jeune Tiago Djalo. Les Girondins avaient entamé des discussion­s avec le joueur en janvier 2019 avant que le Portugais de 19 ans rejoigne le Milan AC pour atterrir six mois plus tard au Losc. Comme par hasard…

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Luis Campos et Eduardo Macia, chefs d’orchestre de Lille et de Bordeaux.
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