Mauvaises blagues et discrimination
Ils portent un prénom qu’ils n’assument pas. La volonté d’originalité de leurs parents a causé des soucis à certains de nos lecteurs. Menanna a subi des blagues un peu trop récurrentes : «On me disait, par exemple, “Tu es ma nana”, ou on faisait référence à la marque de serviettes hygiéniques Nana.» Brandon, lui, estime que son prénom est dur à porter en France : «J’ai droit à beaucoup de références à “Beverly Hills”. Pas toujours simple pour se présenter aux autres pour la première fois.» D’autres trouvent que leur prénom colle mal à leur personnalité : « Je trouve ce prénom vieillot, vilain et ringard, peste Jean-Pierre. J’ai souvent honte de dire que je me prénomme comme ça. » Pas facile non plus de porter un prénom mixte : «Je m’appelle Frédérique. Petite, je voulais avoir les cheveux courts. Du coup, quand on m’interrogeait sur mon prénom, on me demandait directement si j’étais une fille ou un garçon.» Un prénom peut aussi entraîner l’impression d’être discriminé. C’est ce qu’a vécu Abdallah : «Je suis toujours mis à l’écart quand je postule à un poste, malgré les compétences que je pourrais apporter», déplore-t-il. Parfois, un prénom suscite des remarques graveleuses. Peggy en témoigne : «Il n’y a pas un jour ou l’on ne me fait pas référence à Piggy du “Muppet show”. C’est fatigant d’être ramené à l’état de cochonne tous les jours.» Certains de nos lecteurs ont pensé à changer de nom. D’autres l’ont fait. Comme Lola : «C’est difficile d’avoir une identité qui ne ressemble pas à la personne que l’on est », écritelle, sans dévoiler son ancien prénom.