20 Minutes (Bordeaux)

Mauvaises blagues et discrimina­tion

- D.B.

Ils portent un prénom qu’ils n’assument pas. La volonté d’originalit­é de leurs parents a causé des soucis à certains de nos lecteurs. Menanna a subi des blagues un peu trop récurrente­s : «On me disait, par exemple, “Tu es ma nana”, ou on faisait référence à la marque de serviettes hygiénique­s Nana.» Brandon, lui, estime que son prénom est dur à porter en France : «J’ai droit à beaucoup de références à “Beverly Hills”. Pas toujours simple pour se présenter aux autres pour la première fois.» D’autres trouvent que leur prénom colle mal à leur personnali­té : « Je trouve ce prénom vieillot, vilain et ringard, peste Jean-Pierre. J’ai souvent honte de dire que je me prénomme comme ça. » Pas facile non plus de porter un prénom mixte : «Je m’appelle Frédérique. Petite, je voulais avoir les cheveux courts. Du coup, quand on m’interrogea­it sur mon prénom, on me demandait directemen­t si j’étais une fille ou un garçon.» Un prénom peut aussi entraîner l’impression d’être discriminé. C’est ce qu’a vécu Abdallah : «Je suis toujours mis à l’écart quand je postule à un poste, malgré les compétence­s que je pourrais apporter», déplore-t-il. Parfois, un prénom suscite des remarques graveleuse­s. Peggy en témoigne : «Il n’y a pas un jour ou l’on ne me fait pas référence à Piggy du “Muppet show”. C’est fatigant d’être ramené à l’état de cochonne tous les jours.» Certains de nos lecteurs ont pensé à changer de nom. D’autres l’ont fait. Comme Lola : «C’est difficile d’avoir une identité qui ne ressemble pas à la personne que l’on est », écritelle, sans dévoiler son ancien prénom.

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