«Le premier rêve, c’est de durer»
Les rappeurs se produisent à Paris La Défense Arena, samedi soir. Une consécration avant une pause en 2020
Après une tournée des Zénith, Bigflo & Oli donnent samedi soir un concert à Paris La Défense Arena, à Nanterre (Hauts-de-Seine), diffusé simultanément sur TMC dès 21 h 05. Une nouvelle consécration pour les deux rappeurs toulousains, qui ont vendu plus d’un million d’albums en quatre ans.
Vous avez donné des concerts dans tous les Zénith de France. Samedi, vous jouez dans la plus grande salle d’Europe. Le côté intime de vos débuts ne vous manque-t-il pas ? Nous y sommes passés et nous savons ce que c’est. Cela aurait été plus frustrant si, dès le premier album, nous avions fait la tournée des Zénith, mais l’aventure a été progressive. Aujourd’hui, nous sommes contents. Ce qui nous manque plus, c’est de retrouver un certain rythme de vie.
Vous avez annoncé que vous feriez une pause après votre dernier concert à Toulouse, en 2020…
Dans un premier temps, on va se reposer, prendre du recul, faire de la musique sans pression et plein de choses qu’on n’a pas le temps de faire. J’ai hâte d’entamer cette pause, de la mettre à profit pour créer. Ça fait drôle de se dire qu’on va un peu retrouver du temps pour nous, mais je ne l’appréhende pas du tout. On a beaucoup voyagé ces dernières années, mais là j’ai hâte de le faire pour le plaisir. Vous avez « La vie de rêve », comme le titre de votre dernier album. Après avoir joué au Stadium de Toulouse, donné un concert à New York et rencontré vos idoles, vous reste-t-il des rêves ?
On a rencontré des gens qu’on aime, réalisé des rêves de gosse comme, dernièrement, la création de chaussures. On se trouve toujours une étape supérieure, on se fixe toujours de nouveaux objectifs. Mais le premier rêve, c’est de durer, de marquer les gens dans le temps. On aimerait refaire un Stadium un jour, pourquoi pas développer l’écriture et le faire pour d’autres. Et faire un film aussi. Il est temps de nous éloigner des projecteurs pour revenir plus fort. On ne veut pas devenir une caricature de nous-mêmes. Il y a quelques années, vous disiez ne pas être des rappeurs engagés. Mais certains de vos titres, comme « Rentrez chez vous », sont des prises de position. Pourriezvous lancer en politique ?
Le plus simple pour faire passer des messages, c’est de poser des questions. Nous ne voulons pas faire les donneurs de leçons. On veut sensibiliser sur certaines questions, comme on l’avait fait dans notre précédent album avec le titre « Salope » sur la prostitution. Dans une chanson, il y a toujours une forme d’engagement. Même si on est marrants comme ça, il y a toujours une touche de conscience. * 8, rue des Sorins, Nanterre. Tarifs : de 38 € à 75 €. parisladefense-arena.com