Forts avec les faibles et (très) faibles avec les forts
Les Girondins n’ont pas existé samedi à Lille (3-0). Une habitude face aux gros de L1
Parce qu’elle arrange tout le monde, les Girondins soutiennent la thèse de l’accident. Balayé samedi à Lille (3-0), Bordeaux n’a absolument pas justifié son statut de deuxième meilleure équipe de Ligue 1 à l’extérieur. Totalement étouffés par le pressing nordiste, les Bordelais ont été ridiculisés comme rarement cette saison. Une statistique résume à elle seule le naufrage girondin : il a fallu attendre la 81e minute pour assister à la première (et seule) frappe cadrée bordelaise.
«Manque de régularité»
Pire, en première mi-temps, les Girondins n’ont pas frappé une seule fois au but, une première en quinze ans. Au-delà des chiffres, cette troisième défaite en quatre matchs prouve surtout que quand la pente s’élève, Bordeaux dévisse rapidement.
Faciles contre des équipes comme Amiens (1-3), Toulouse (1-3) ou Metz (2-0), les hommes de Sousa n’ont pas existé face à Paris (0-1) et Lille (3-0), deux équipes qui jouent la Ligue des champions. « Ce sont des adversaires au top depuis des années et nous, on est en construction. On continue à travailler pour pouvoir rivaliser dans le futur avec ce genre d’équipes », a assuré Jimmy Briand.
Sauf qu’aujourd’hui, le fossé semble béant entre Bordeaux et les grosses cylindrées. « Il nous manque surtout de la régularité, a expliqué le défenseur bordelais Loris Benito. Il faut qu’on soit concentré à tous les matchs. On a déjà montré qu’on pouvait être forts sur le terrain, mais il faut le montrer régulièrement. Il faut rester tranquille. On sait jouer au foot et on sait qu’on joue bien au foot. »
Resté caché dans le Nord, le beau jeu bordelais va devoir quand même vite refaire son apparition pour répondre aux ambitions affichées par le club. Même si officiellement, la confiance reste de mise. « Ça nous montre aussi tout le travail qu’il nous reste à faire pour atteindre un niveau supérieur », a reconnu Benoît Costil, le gardien bordelais. Car il faudra sans doute encore beaucoup de patience avant de voir les Girondins avec leur rond de serviette à la table des gros du championnat.