20 Minutes (Bordeaux)

Un réseau social tente de vaincre l’isolement du handicap

Trois Girondins ont créé Mobalink, un réseau social destiné à venir en aide aux personnes en situation de handicap

- Clément Carpentier

« Quelles sont les aides possibles pour acheter un nouveau fauteuil?», «Je suis épileptiqu­e, je cherche un centre d’accueil, pouvez-vous m’aider» : ce sont les deux dernières questions reçues mardi matin par Marina Désiré. Ce genre de messages, la jeune cheffe d’entreprise bordelaise en voit passer des dizaines voire des centaines sur sa plateforme Mobalink. Et pour cause, elle a créé le premier réseau social en France dédié aux personnes en situation de handicap avec ses deux associés, Jonathan Dupire et Jessica Amrane. Lancé il y a un an, il compte aujourd’hui déjà plus de 3 000 utilisateu­rs. « Même si on parle de plus en plus du handicap, on a tendance à croire que cela ne représente pas beaucoup de gens, alors qu’en réalité, 12 millions de personnes sont touchées par un handicap. Presque un français sur deux peut y être régulièrem­ent confronté dans son entourage», rappelle Marina Désiré. Si les deux autres cofondateu­rs développen­t dans un premier temps un guide touristiqu­e, elle voit « plus grand et plus numérique» le jour de leur rencontre. L’objectif de départ est simple, c’est «de rompre avec ce sentiment très fort d’isolement» chez les personnes en situation de handicap et de développer l’entraide.

Lancement d’un GPS

Emploi, loisir, équipement, administra­tif, restaurati­on… Les utilisateu­rs à l’image d’Emmanuel, malvoyant, peuvent parler de tout : «J’ai découvert ça par un ami et c’est vraiment top. Je l’utilise presque quotidienn­ement et puis, ça fait beaucoup de bien de parler, d’échanger avec d’autres personnes et aussi avec les profession­nels.»

Mobalib (le nom de la société) vient en effet de nouer un partenaria­t avec le départemen­t de la Gironde. L’expérience va durer 18 ans. Sébastien Saint-Pasteur, conseiller départemen­tal (PS) et président de la commission handicap et inclusion souhaite accompagne­r cette plateforme «pionnière» depuis peu disponible sur Android via une applicatio­n. Et surtout, il «veut mettre fin à cette méconnaiss­ance des outils qui parfois vont jusqu’au drame pour certaines personnes alors qu’il existe des solutions et des droits malheureus­ement souvent méconnus des personnes handicapée­s.» Pour les autorités, ce sera aussi un moyen d’avoir des retours sur ce qui fonctionne ou pas sur le terrain.

La petite entreprise girondine (une dizaine de salariés), installée à Bègles, voit maintenant plus loin. Si aujourd’hui Mobalink est avant tout un «grand forum nourri au quotidien par les utilisateu­rs», les trois cofondateu­rs vont développer un «espace de discussion avec notamment un mur où l’on peut s’exprimer à l’image de Facebook» dans les prochains mois. Tout en restant «gratuit et facile d’accès», insiste Marina Désiré. Ils vont également lancer un second outil, d’ici le mois de mars. Il s’appelle Mobago et il s’agit d’un GPS qui permettra de signaler des obstacles de manière très précise sur un itinéraire. Le progrès ne s’arrête pas…

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L’équipe de la société Mobalib a développé cette plateforme.

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