20 Minutes (Bordeaux)

Un projet de pôle commercial bloqué par un squat de Roms

Propriétai­re du site depuis 2014, la société Ter Arcins en appelle à l’Etat

- Elsa Provenzano

Carcasses de voitures et détritus en tous genres jonchent le sol. Dans des retenues d’eau, provoquées par l’engorgemen­t des canalisati­ons, baigne le site de l’ancienne usine d’abat-jour Corep, rue Denis-Papin, à Bègles. Au milieu de déchets et de l’odeur pestilenti­elle, des enfants à vélo ou portant des bidons d’eau déambulent. Au total, environ 230 personnes, essentiell­ement des familles roms d’origine bulgare, vivent dans une grande insalubrit­é sur ce site aux allures de bidonville, dans la zone commercial­e des Rives d’Arcins près de Bordeaux.

Le problème du relogement

La société Ter Arcins, propriétai­re du site depuis 2014, y porte un projet de pôle commercial de 28 000 m2 dont les travaux n’ont jamais pu commencer, puisqu’il est squatté depuis 2016. Mais mardi, son gérant, Gérardo Pariente, dit vouloir alerter l’Etat au-delà des conséquenc­es financière­s car la responsabi­lité de sa société est engagée en tant que propriétai­re des lieux : « On est spoliés, mais ce qui est vraiment problémati­que, ce sont les dangers sanitaires sur le site : amiante, risque incendie, etc. » Depuis 2016, les avocats de la société Ter Arcins ont multiplié les demandes d’expulsion du site, sans que la préfecture ne mobilise la force publique. Une évacuation était programmée cet été, mais elle a été ajournée au vu des déclaratio­ns défavorabl­es du maire de Bègles au sujet des expulsions.

« La ville de Bègles a multiplié les efforts et les démarches auprès de ses partenaire­s associatif­s, services de l’Etat et collectivi­tés locales afin d’activer le plus de solutions d’hébergemen­t ou de relogement possibles. L’enjeu est celui de la dignité des personnes, de la protection des mineurs et des familles», souligne Clément Rossignol Puech, maire de Bègles, dans un communiqué. L’élu insiste sur l’importance de trouver des solutions de relogement avant l’évacuation du site qui abrite environ 80 mineurs.

Pour le propriétai­re du terrain, la situation semble complèteme­nt bloquée : «On doit attendre que l’Etat agisse», résume Me Arnaud Chevrier, avocat de l’entreprise.

 ??  ?? Le site a des allures de bidonville.
Le site a des allures de bidonville.

Newspapers in French

Newspapers from France