« 20 Minutes » a animé une journée riche en débats autour des nouveaux liens
« 20 Minutes » a organisé mercredi à Paris sa première conférence VIS!ONS
Quelque 15 000 manifestants pour le climat à Paris le 21 septembre, la naissance de mouvements de désobéissance civile comme Extinction Rebellion, Greta Thunberg récipiendaire de plusieurs prix… Le combat contre le réchauffement climatique mobilise, avec de nouvelles formes de lutte. Un constat partagé par Marina Levy, océanographe et chercheuse au CNRS, Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France, et Juan Arbelaez, chef cuisinier. Tous trois ont débattu mercredi à la Maison des océans, à Paris, pendant VIS!ONS, un événement organisé par 20 Minutes pour ses lecteurs autour de la thématique des nouveaux liens.
Un engagement express
« Ce qui nous a beaucoup marqués, chez Greenpeace, c’est qu’on a vu des gens qui grillaient un peu toutes les étapes du militant classique, raconte Jean-François Julliard. Des gens sont venus nous voir pour dire : “Je veux participer à des actions de désobéissance civile.” » Exit le tractage ou la pétition, la panoplie du militant débutant. Avec Extinction Rebellion, des centres commerciaux sont occupés.
Pour un réel changement, il ne suffit pas de changer votre comportement et celui de vos proches, insistent le responsable de l’ONG et Marina Levy. « Il faut revoir fondamentalement notre façon de vivre, sur tous les plans : l’alimentation, le logement, notre façon de partir en vacances, etc., souligne la chercheuse. Il faut que l’on apprenne à repenser nos désirs en intégrant ces contraintes. Ce changement ne peut pas se faire sans un changement en profondeur de tout, c’est bien plus qu’un changement de comportement individuel. »
Impliquer les Etats et les entreprises est aussi essentiel : « Les études les plus récentes montrent que le chemin à parcourir pour que la France soit alignée sur les objectifs de l’accord de Paris est encore immense, rappelle le responsable de Greenpeace. Une étude montre que, si on adoptait tous des comportements individuels vertueux, cela ne couvrirait qu’un quart des efforts. Le reste revient aux Etats et aux entreprises. » Un message lancé alors que se déroule à Madrid la COP25, qui réunit 196 pays. Pendant l’ouverture de la conférence, dimanche, Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a dénoncé les engagements «totalement insuffisants» de la communauté internationale pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.