«Petite hausse» des émissions de CO2
Encore raté… En pleine COP25 à Madrid, le consortium scientifique international Global Carbon Project (GCP) a publié mercredi, dans la revue Nature Climate Change, son estimation 2019 des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Ces émissions, qui sont « la première cause du changement climatique, sont liées essentiellement à la combustion de ressources fossiles, rappelle Philippe Ciais, chercheur au Laboratoire des sciences du climat et de l’evironnement (LSCE). A cela s’ajoutent les émissions de l’industrie cimentière et d’autres industries dont les process de fabrication libèrent du CO2 piégé dans la roche. » Sans oublier celles liées au changement d’affectations des sols (destructions de prairies, de forêts).
Bref, en 2019, le compte n’y est toujours pas. En ne prenant en compte que les émissions mondiales de CO2 fossiles, le GCP table sur une augmentation de 0,6 %. C’est moins qu’en 2018 (+ 2,1 %) et 2017 (+ 1,5 %).
Les performances économiques de la Chine et de l’Inde ont été plus faibles que prévues, ce qui a réduit leur demande en électricité, note le GCP. Et la part du charbon dans la production d’électricité a elle aussi continué à baisser, dans les deux pays précités, ainsi qu’aux Etats-Unis et dans l’UE. Pas de quoi crier victoire pour autant. Selon Pierre Friedlingstein, professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et auteur principal de l’article paru mercredi, la baisse de l’utilisation du charbon dans le monde, par exemple, est compensée en grande partie par le gaz naturel, qui émet lui aussi du CO2.