20 Minutes (Bordeaux)

«Petite hausse» des émissions de CO2

- Fabrice Pouliquen

Encore raté… En pleine COP25 à Madrid, le consortium scientifiq­ue internatio­nal Global Carbon Project (GCP) a publié mercredi, dans la revue Nature Climate Change, son estimation 2019 des émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2). Ces émissions, qui sont « la première cause du changement climatique, sont liées essentiell­ement à la combustion de ressources fossiles, rappelle Philippe Ciais, chercheur au Laboratoir­e des sciences du climat et de l’evironneme­nt (LSCE). A cela s’ajoutent les émissions de l’industrie cimentière et d’autres industries dont les process de fabricatio­n libèrent du CO2 piégé dans la roche. » Sans oublier celles liées au changement d’affectatio­ns des sols (destructio­ns de prairies, de forêts).

Bref, en 2019, le compte n’y est toujours pas. En ne prenant en compte que les émissions mondiales de CO2 fossiles, le GCP table sur une augmentati­on de 0,6 %. C’est moins qu’en 2018 (+ 2,1 %) et 2017 (+ 1,5 %).

Les performanc­es économique­s de la Chine et de l’Inde ont été plus faibles que prévues, ce qui a réduit leur demande en électricit­é, note le GCP. Et la part du charbon dans la production d’électricit­é a elle aussi continué à baisser, dans les deux pays précités, ainsi qu’aux Etats-Unis et dans l’UE. Pas de quoi crier victoire pour autant. Selon Pierre Friedlings­tein, professeur à l’université d’Exeter (Royaume-Uni) et auteur principal de l’article paru mercredi, la baisse de l’utilisatio­n du charbon dans le monde, par exemple, est compensée en grande partie par le gaz naturel, qui émet lui aussi du CO2.

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