Aller dans la Ligue des légendes
Le club nordiste de Bastille Legacy s’est créé en septembre 2018 et ambitionne déjà de monter en première division
Le phénomène e-sport progresse en France. Début novembre, la salle de Bercy, à Paris, était pleine à craquer pour les finales mondiales de League of Legends, un jeu vidéo par équipes en réseau ultrapopulaire. A Lille, Quentin Deroissart a bien compris cet essor. En septembre 2018, le trentenaire a créé avec trois amis le premier club e-sport de la région. Son nom : Bastille Legacy, ou héritage de la Bastille pour les non-anglophones.
«Il nous fallait une identité française forte avec ce rappel de la révolution française, explique le fondateur du club. Notre logo est un coq avec les couleurs bleu-blanc-rouge. Et notre hashtag sur les réseaux sociaux est #Berevolted. » Bastille Legacy n’a rien laissé au hasard pour se faire connaître dans le milieu. La saison passée, le club avait formé trois équipes dans trois jeux différents : cinq joueurs pour League of Legends, deux autres pour Fortnite et les deux derniers pour Smash Bros.
Chez Bastille Legacy, tout le monde est payé. Chaque joueur touche entre 300 et 1000 € par mois pour défendre les couleurs du club lillois dans les championnats nationaux. L’an passé, les quatre actionnaires avaient réuni un budget de 86 000 € pour la saison. Cette année, ils espèrent obtenir au minimum 125 000 €, en attirant de nouveaux sponsors. Rien d’impossible dans une discipline dont l’exposition grandit en France. A partir de janvier, Bastille Legacy évoluera en Division 2 nationale de League of Legends, une compétition qui sera retransmise tous les week-ends sur une chaîne consacrée. «Il y a dix équipes dans ce championnat, détaille Quentin Deroissart. Notre but est de monter en LFL (D1 française de League of Legends) d’ici à 2021.» Alors, pour atteindre cet objectif, le club lillois est en train de réaliser son mercato en tentant d’attirer les meilleurs joueurs repérés en ligne. Une fois le recrutement effectué, une préparation spécifique sera faite dans la région avec un manager général chargé de la stratégie, un coach chargé de la gestion du stress et même une sophrologue pour un suivi mental du joueur. Une vraie organisation pro. « Comme il n’y a pas d’activité physique pendant le jeu, il faut arriver à se décontracter durant les parties, poursuit le fondateur de Bastille Legacy. Par la suite, on aimerait avoir un suivi sur la nutrition. » A terme Bastille Legacy aimerait former les meilleurs joueurs régionaux pour faire du club une sorte de « Losc de l’e-sport», comme l’ambitionnent ses fondateurs. « Pour être bon sur un jeu, il ne faut pas jouer dix heures de suite, conclut Quentin Deroissart. En jouant moins mais mieux, on peut progresser. »
Le club est en train de réaliser son mercato en tentant d’attirer les meilleurs joueurs repérés en ligne