La revanche du « grassouillet »
Champion du monde des poids lourds, Ruiz Jr remet son titre en jeu samedi
Vous pouvez jeter toutes vos VHS de «Rocky» à la poubelle, l’Amérique tient son nouveau conte de fées. A la place de ce bel éphèbe de Sylvester Stallone, on retrouve un fils d’immigré mexicain en surpoids (environ 115 kg) issu d’une petite ville de Californie. Après avoir choqué le monde de la boxe, en terrassant Anthony Joshua en juin pour devenir le champion du monde des poids lourds WBA, WBO, IBF et IBO, Andy Ruiz Jr (29 ans) va remettre ses ceintures en jeu pour une revanche attendue, samedi.
Son premier combat face à Joshua a fait l’effet d’une bombe. «C’était dingue, on avait du mal à y croire, on pensait presque que c’était une blague», se remémore Brahim Asloum, ancien champion olympique. A ses côtés ce soir-là sur RMC Sport, le commentateur Samyr Hamoudi a eu «le sentiment de vivre l’un des grands moments de l’histoire du sport». Pourtant, sur le papier, rien ne prédestinait «Fat Andy», tatouages de trafiquant de drogue, bouille de bébé sur un corps de bibendum, à coller une trempe à l’apollon britannique. Au micro de RMC Sport, Samyr Hamoudi éructait à chaque crochet de celui qu’il appelle «le grassouillet». Ruiz Jr a l’habitude de ces qualificatifs. Toute sa vie, il a dû vivre avec les moqueries de ses petits camarades. Un de ses entraîneurs le comparait ainsi à Russell, ce petit gamin enrobé et un peu naïf dans le dessin animé Là-haut. «Sa victoire contre Joshua est pour tous les gens qui se font maltraiter à cause de leur surpoids», se réjouit son coach, Manny
Robles, dans
Les techniciens du fartage – la préparation des skis – sont réputés pour être les pierres angulaires des bons résultats. Ça a été le cas, mercredi, avec le quadruplé des Bleus lors de l’individuel d’Ostersund (Suède). ex-biathlète, consultant pour La chaine L’Equipe, explique leur rôle.
Comment fonctionne le boulot des techniciens de fartage ?
Ils arrivent trois ou quatre heures avant la course. Ils fartent tout un panel de skis en fonction des conditions de neige. D’abord, ils doivent farter les skis et les essayer sur la piste, les user en faisant une petite dizaine de kilomètres et voir quel fart va rester le mieux. Mais ce n’est pas une science exacte, on ne peut jamais être sûrs de trouver la solution miracle. Le fartage est un facteur déterminant de la performance. Jusqu’à quel point ?
Entre un très bon fartage et un fartage moyen, il peut vite y avoir entre quinze et trente secondes par tour. L’objectif des techniciens, c’est de farter dans la moyenne des grosses nations. S’ils peuvent faire un coup, tant mieux. Pourquoi la France est-elle si forte ? On a une très bonne équipe, avec un le New York Times. Dans les colonnes du Washington Post, le directeur du gymnase d’Imperial (là où Ruiz a grandi), Victor Cruz, se souvenait lui d’un «happy giant» toujours souriant. Souriant, mais turbulent, limite hyperactif.
Pour canaliser la bestiole, son père a décidé alors de le mettre à la boxe dès l’âge de 6 ans. «Ça m’a sauvé la vie, dira-t-il après sa victoire contre Joshua. Dans ma petite ville, il y a beaucoup de trafics de drogue, des gangs, des cartels. La boxe m’a tenu éloigné de la rue.» A force de se coltiner des gars plus vieux que lui et qui font deux fois sa taille, Ruiz Jr s’est pris au jeu et a découvert des coups sortis de nulle part. «Il a une super technique et une vitesse de mains incroyable, résume Samyr Hamoudi. Joshua ne s’attendait pas à une telle vitesse de bras et de mains. Il a aussi un crochet gauche dévastateur, qui fait mal, qui fait peur.» Entraîneur de boxe à Las Vegas, Justin Gamber connaît bien Andy Ruiz Jr. très bon savoir-faire. Après, on n’est pas forcément les meilleurs. En tout cas, c’est impossible d’être une grande nation du biathlon sans avoir une bonne équipe de techniciens.
Y a-t-il un mercato des techniciens de fartage ? Absolument. Les meilleurs techniciens sont chassés par des équipes concurrentes. Un bon technicien, ça se protège, et avec lui ses secrets bien gardés. «Quand ils le voient, les gens disent qu’il n’est pas en forme, expliquait-il au New York Times. C’est juste qu’il n’aura jamais un corps parfait.» La faute aussi à des habitudes alimentaires très limites.