Le gage d’élections animées
L’affaire du crédit municipal de Bordeaux se déplace sur le terrain politique.
Le parquet de Bordeaux a ouvert une enquête préliminaire sur une possible tentative d’escroquerie concernant les prêts accordés par le crédit municipal de Bordeaux (CMB, l’ancien mont-depiété), couvrant « quelques dizaines » de millions d’euros. Jusque-là discrète, l’équipe de campagne du maire Nicolas Florian a réagi vendredi, y voyant « une attaque politicienne en règle » et le signe que « la campagne des municipales est bel et bien lancée ». En clair : ce n’est pas par hasard si cette affaire sort maintenant…
Feltesse monte au créneau
Selon une source proche de l’enquête, citée par l’AFP, des «interrogations importantes » sont apparues concernant un nombre de prêts, non précisé, pour lesquels la valeur des objets gagés – bijoux, objets d’art, tableaux, voitures de collection – aurait pu être surévaluée. Une inspection de la Banque de France a par ailleurs été lancée avant l’été, pour des «défaillances » observées dans la mise en place des « règles élémentaires » de prêt. Parmi les bénéficiaires, le couple du compositeur Jean-Jacques Debout et de la chanteuse Chantal Goya, pour un montant de 2,2 millions d’euros. Loin des standards des prêts accordés par le CMB, aux alentours de 14 000 €. Candidat (sans étiquette) aux municipales à Bordeaux, Vincent Feltesse estime qu’en accordant des prêts « de millions d’euros », le CMB, détenu à 100% par la mairie, «s’est totalement éloigné de sa vocation initiale ». « Le CMB est un établissement bancaire bien encadré, s’agace Ludovic Martinez, directeur de cabinet du maire. Vincent Feltesse, qui est un peu le dernier de la classe en ce moment, ou l’avant-dernier, cherche à remonter dans cette campagne ». Le débat risque de s’inviter au prochain conseil municipal.