« “Planète rap” reste une belle vitrine pour les rappeurs », assure l’animateur de Skyrock
L’animateur Fred Musa présente depuis plus de vingt ans «Planète rap» sur Skyrock
Pour clore la riche décennie qu’ont été les années 2010 pour le rap, 20 Minutes met en lumière des chroniqueurs, youtubeurs et passionnés de la musique la plus écoutée du XXIe siècle. Dans ce domaine, comment passer à côté de Fred Musa ? Depuis plus de vingt ans, il présente « Planète rap » sur Skyrock, du lundi au vendredi de 20 h à 21 h.
« Planète rap », diffusée depuis 1996, est vite devenue un passage incontournable pour les rappeurs français. Est-ce toujours le cas ?
Ça l’est toujours, parce que ça reste une belle vitrine d’avoir 100 000 auditeurs par soir, sans oublier les vidéos, dont certaines comme celle de Soolking atteignent les 230 millions de vues.
Certains artistes vous en veulent-ils de ne pas passer à « Planète rap » ? Aujourd’hui, à partir du moment où tu as créé ta fan-base, comme Gambi qui explose depuis quelques mois, tu vas venir sur Skyrock pour l’élargir. Mais avant, ça pouvait être plus compliqué parce que d’une certaine manière on avait un monopole.
Pourquoi avoir pris la décision de filmer les émissions depuis quelques années ?
« Planète rap », c’est un truc de fou à vivre ! C’est une émission qui se regarde aussi. J’ai toujours dit que la radio devait s’écouter avant tout, mais il y a quand même certaines émissions où tu ne peux pas aller contre, pour ressentir ce qu’il se passe.
Quel regard portez-vous sur la dernière décennie ?
Souvent, on me dit que le rap, c’était mieux avant, mais je reste très positif et optimiste. On est dans une période complexe où ce n’est pas sympa tous les jours pour tout le monde. Il y a quand même encore des moyens de nous rassembler, et cette musique en fait partie. Ecouter cette musique et aller voir ces artistes en concert, ça reste un acte politique. Les paroles de cette musique ont peut-être changé, mais, en concert, il y a toute la société. Les médias généralistes s’intéressent de plus en plus au rap, qu’en pensez-vous ?
C’est normal, c’est la musique la plus écoutée et, maintenant, il y a plusieurs générations. IAM existe toujours, NTM aussi. Il y a un public qui a vieilli avec eux, et il y a un public pour Gambi, Jul, Gradur… Le panel n’a jamais été aussi large. On a vécu l’âge d’or du rap français, maintenant on vit l’âge de platine, en attendant l’âge de diamant.