Etchebest fait le point sur son projet de restaurant à l’arrêt
Justice « 20 Minutes » a rencontré vendredi Philippe Etchebest, après l’annulation du permis de construire de son projet de restaurant
Un permis de construire, délivré par la mairie de Bordeaux le 10 juillet 2018, annulé. C’est ce qu’a décidé, le 31 octobre 2019, le tribunal administratif de Bordeaux, à l’encontre de la SCI Chartrons, la société créée par le chef étoilé Philippe Etchebest pour mener un projet de restauration, rue Rode, en pleine « ville de pierre ». Le chef bordelais ne s’avoue pas vaincu.
Comment expliquez-vous la décision du tribunal administratif ? Revenons d’abord sur le départ de cette affaire, un recours d’un voisin qui considère que le mur que je vais monter va le gêner. Que veut-il, en réalité, ce monsieur ? 130 000 €, ni plus ni moins. Moi, je prends cela comme du chantage, et je ne veux pas subir cela, il n’y a pas de raison. J’ai évidemment refusé.
Le tribunal lui a donné raison… Effectivement, il y a eu des démolitions au-delà de ce qui était prévu, mais qui ont été justifiées par un état de vétusté de l’immeuble, et par une certaine mise en danger. Des bureaux de contrôle, des experts, des rapports… On a fait constater tout cela. Et le but est de refaire à l’identique. Après, effectivement il y a une histoire de pente sur le toit, qui ne figure pas sur le plan… Parce que l’architecte, qui a repris le schéma initial du géomètre, n’a pas dessiné ce toit de pente. Mais il n’y avait rien d’intentionnel. Et les plans qui ont été proposés montrent bien ce qui va être fait à la fin.
Il se dit que vous auriez cherché à cacher des choses ?
Il n’y a aucune volonté de cacher quoi que ce soit, c’est ça qui est fou, et ça m’agace. On dit que, du fait de ma notoriété, je m’autorise à faire tout et n’importe quoi. Ce n’est pas cela l’histoire. La réalité, c’est qu’il y a toujours des spécialistes pour tout décortiquer, pour trouver la virgule mal placée, dans le but de soutirer de l’argent. Et donc, vous allez faire appel ?
Oui, et on va revenir avec un dossier bien bétonné. Mais, en attendant, on perd du temps.
Vous n’avez aucune date pour une reprise éventuelle du chantier ? Non, mais j’espère le plus vite possible, car j’ai déjà embauché des gens, notamment le directeur du restaurant et le chef Camille Delcroix qui va arriver le 1er mars.
Vous regrettez de vous être embarqué dans ce projet ?
Pas du tout, jamais je ne lâcherai l’affaire. C’est le rêve d’une vie, je vais me battre jusqu’au bout. L’objectif reste de faire, en bas, une restauration accessible qui proposera des plats de la tradition française (pot-au-feu, blanquette de veau, bourguignon…) sur place ou à emporter, avec de la pâtisserie grand-mère, et, au-dessus, un restaurant gastronomique pour 25 personnes, avec l’objectif d’obtenir des étoiles. Il y aura aussi une épicerie pour mettre en avant des artisans locaux.