20 Minutes (Bordeaux)

Par ici la sortie de crise?

L’exécutif tente de désamorcer le mouvement social avant les annonces d’Edouard Philippe, mercredi.

- Delphine Bancaud

Cette semaine pourrait être la plus importante du quinquenna­t Macron. Après plusieurs réunions dimanche à Matignon et à l’Elysée, le chef de l’Etat et son Premier ministre, Edouard Philippe, doivent réunir ce lundi les ministres concernés par le dossier et les dirigeants de la majorité pour un «déjeuner de calage». La ministre des Solidarité­s, Agnès Buzyn, et le haut-commissair­e aux Retraites, Jean-Paul Delevoye, présentero­nt dans la foulée aux partenaire­s sociaux les conclusion­s de la concertati­on. Mardi, ce seront les syndicats qui seront en première ligne, une nouvelle journée d’action contre le projet du gouverneme­nt étant prévue. Enfin, mercredi, Edouard Philippe détaillera « l’intégralit­é du projet du gouverneme­nt» devant le Conseil économique, social et environnem­ental (Cese). Ce qui déterminer­a la suite du mouvement. Pour l’heure, le dialogue de sourds continue entre les syndicats et le gouverneme­nt. Dans Le JDD, le Premier ministre s’est dit «déterminé» à mener «jusqu’à son terme» le projet de système universel de retraite par points. Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, affirmait dans le même journal : «Nous tiendrons jusqu’au retrait» de la réforme.

Pour ne pas perdre la face sur ce dossier, l’une des stratégies du gouverneme­nt est de tenter de briser l’unité syndicale. « La CGT, Sud et la FSU sont arc-boutées sur le retrait du projet. Mais il est possible de rallier certains syndicats en leur donnant des gages, estime Bernard Vivier, directeur de l’Institut supérieur du travail et spécialist­e des mouvements sociaux (lire ci-dessous). Auprès de la CFTC, par exemple, il peut donner des concession­s sur les droits familiaux.» Mais s’il parvenait à se mettre dans la poche les responsabl­es des syndicats dits «réformiste­s», encore faudrait-il que leurs directions convainque­nt les adhérents : «En 1995, Nicole Notat [ex-secrétaire générale de la CFDT] s’est fait conspuer par sa base en approuvant le plan Juppé», rappelle Natacha Pommet, secrétaire générale de la fédération CGT des services publics.

Pour déminer le terrain, le gouverneme­nt devra aussi être concret : «Des syndicats ont lancé des simulateur­s de retraites. L’exécutif doit être très vite capable de préciser combien chaque futur retraité touchera», insiste Bernard Vivier. A ses yeux, toutefois, le gouverneme­nt ne reculera pas : «Si tel était le cas, Macron serait sûr de ne pas être réélu en 2022.» «D’autant qu’il a été élu sur la promesse de transforme­r le pays», renchérit Virginie Martin, politiste à Kedge Business School.

Convaincre les responsabl­es des syndycats dits « réformiste­s », mais aussi leur base.

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A nos lecteurs. Chaque mardi, retrouvez «20 Minutes» en version PDF sur le site et les applicatio­ns mobiles. Et suivez toute l’actualité sur l’ensemble de nos supports numériques. Le Premier ministre, le 7 octobre.
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Une nouvelle journée d’action est prévue mardi, veille de la présentati­on par Edouard Philippe de l’intégralit­é du projet de réforme devant le Cese.
##JEV#37-257-https://tinyurl.com/sd6ogwv##JEV# Une nouvelle journée d’action est prévue mardi, veille de la présentati­on par Edouard Philippe de l’intégralit­é du projet de réforme devant le Cese.

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