20 Minutes (Bordeaux)

Le «proto» ne fait pas rire le Sénat

- Anissa Boumediene

Utilisé pour réaliser de la chantilly au siphon, par exemple, le «proto», pour protoxyde d’azote, est de plus en plus détourné de son usage par les jeunes, toujours plus nombreux à inhaler ce gaz hilarant. La tendance ne déride pour autant pas les parlementa­ires.

Une propositio­n de loi « visant à protéger les mineurs des usages dangereux du protoxyde d’azote », à l’initiative de la sénatrice centriste Valérie Létard et de sept autres sénateurs du Nord, doit être examinée au Sénat mercredi. « Nous sommes au début d’un phénomène qui risque de se répandre », souligne Valérie Létard, qui plaide pour la mise en place « d’un arsenal législatif pour limiter les dérives ». Employé par les chefs cuisiniers ou en milieu hospitalie­r pour ses propriétés anesthésiq­ues et antidouleu­r, le protoxyde d’azote est très facilement accessible en magasins et sur Internet. Commercial­isé sous forme de petites cartouches métallique­s, ce gaz est légal, et très peu cher – de 40 à 50 centimes la cartouche. Le problème, c’est qu’il est dangereux pour la santé. La Direction de l’informatio­n légale et administra­tive (Dila), rattachée à Matignon, cite des « brûlures par le froid à l’expulsion du gaz », des « maux de tête», une «atteinte de la moelle épinière », des « troubles psychiques » ou encore des « pertes de mémoire », et même une «mort par asphyxie». Depuis le début de l’année, en France, «25 signalemen­ts d’effets sanitaires sévères » ont été enregistré­s, dont 10 cas « graves avec des séquelles pour certains». Au Royaume-Uni, plus de 30 décès ont été enregistré­s depuis 2001.

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