La majorité à plein régime
Mobilisés derrière Edouard Philippe, qui doit faire des annonces sur le projet de réforme, les élus LREM se préparent à répondre aux opposants.
Alors que des opposants au projet du gouvernement manifestaient dans tout le pays (lire ci-dessous), Edouard Philippe s’est rendu à la réunion hebdomadaire des députés LREM, mardi, veille de son discours très attendu sur la réforme des retraites. «C’était plus une réunion de mobilisation que d’information», raconte Bruno Bonnell, député du Rhône. Le chef du gouvernement a écouté «les retours terrain» des élus, «environ 35 ont pris la parole», selon le parlementaire. L’occasion de se motiver entre marcheurs. «On entend énormément de gens qui nous disent : “Lâchez rien !”», assure Bruno Bonnell.
Le Premier ministre a aussi prévenu les troupes : « Il ne croit pas aux annonces magiques. Sa parole, ce mercredi, ne va pas soudainement dissiper la contestation», indique Bruno Bonnell. «Mais on va passer d’un débat d’hypothèses à un débat de propositions, et de décisions », assure-t-il, non sans une pointe de soulagement. «Elles vont permettre de rassurer et, surtout, de mettre fin à toutes les fausses informations qui circulent, en particulier sur la prétendue baisse des pensions des enseignants », souligne Nadia Hai, députée des Yvelines.
Pour autant, la majorité se prépare à une «mobilisation importante» des opposants, et aussi à de nouvelles questions suscitées par les annonces prévues ce mercredi. Pour les 300 députés LREM, dès cette fin de semaine et le retour en circonscription, la mission sera d’«expliquer sur le terrain le nouveau système universel de retraite », a déclaré la porte-parole du groupe, Marie Lebec, lors d’une conférence de presse mardi. Mais comment convaincre une opinion majoritairement méfiante envers l’exécutif? Selon un sondage Harris Interactive, publié lundi, deux tiers des Français ne font confiance ni à Emmanuel Macron ni au gouvernement pour faire «de bonnes propositions» en matière de retraites. Pour l’instant, une majorité de sondés (68 %) soutient le mouvement de grève.
«Mais ça peut changer, car la grève et les blocages, s’ils durent trop longtemps, peuvent faire basculer l’opinion», estime Bruno Bonnell. En attendant, «il va falloir rappeler l’essentiel. On s’est enfermés dans le débat technocratique. Il faut répéter que chaque heure travaillée va donner droit, pour tous, à la même chose.»
«Pas d’annonces magiques», mais une phase de « propositions et de décisions». Bruno Bonnell, député LREM