20 Minutes (Bordeaux)

Les Balkany devant la cour d’appel pour « fraude fiscale »

Condamnés en première instance, le maire de Levallois et sa femme doivent répondre d’accusation­s de «fraude fiscale», ce mercredi

- Vincent Vantighem

Dans la coiffeuse d’Isabelle. Dans les poches du peignoir de bain de Patrick. Dans des enveloppes kraft, bien sûr. Ou encore à la caisse du supermarch­é... Selon les enquêteurs, les liasses de billets étaient si nombreuses qu’elles constituai­ent « un océan d’argent liquide ». Lourdement condamnés en septembre à quatre et trois ans de prison ferme, Patrick et Isabelle Balkany vont devoir se défendre, dès ce mercredi, devant la cour d’appel de Paris, d’avoir fraudé le fisc afin de maintenir leur train de vie dispendieu­x.

Leur patrimoine à la loupe

Hâbleur et tonitruant, le maire (LR) de Levallois-Perret avait reconnu, lors du procès en première instance en mai, avoir « bien vécu ». Non pas grâce à de l’argent public prétendume­nt détourné. Mais, selon lui, grâce à l’héritage de son père qu’il a reconnu avoir rapatrié de l’étranger sans jamais en informer les services fiscaux. Sur la même ligne, Isabelle Balkany, son épouse et première adjointe, avait avoué avoir mené une existence «plus cigale que fourmi», grâce à l’héritage familial issu du commerce de caoutchouc.

Qu’il s’agisse de la villa Pamplemous­se sur l’île de Saint-Martin, de leur riad à Marrakech (Maroc) ou de leur moulin à Giverny (Eure), le patrimoine des époux Balkany devrait être au coeur des débats de ce procès en appel. Dissimulés pendant des décennies, ces actifs, estimés entre 13 et 16 millions d’euros, auraient permis au couple d’éviter de s’acquitter précisémen­t de 4339393€ d’impôts, selon l’accusation. Des chiffres largement « surévalués », assurent les principaux concernés. Selon les informatio­ns de 20 Minutes, ils devraient d’ailleurs contester pied à pied, avec l’aide d’un nouvel avocat, l’estimation de leur patrimoine réalisée par les services du fisc. Notamment en produisant de nouvelles expertises. Et cette fois-ci, ils seront deux à la barre. Lors du procès en première instance, Isabelle Balkany n’avait pas comparu, en raison d’un état de santé « fragile ». Au-delà de leur sort judiciaire, les Balkany jouent une partie de leur avenir politique. En détention à la prison de la Santé (Paris, 14e arrondisse­ment) depuis trois mois, après que sa demande de mise en liberté a été rejetée à deux reprises, Patrick Balkany a toutefois assuré qu’il serait candidat à sa réélection à la mairie de Levallois, en mars. Et qu’il formerait un « ticket » avec son épouse avec laquelle il dirige la ville, depuis 1983.

Comme lors du procès en première instance, les Balkany pourraient être condamnés à une peine de dix ans d’inéligibil­ité mais prétendre tout de même à se présenter au suffrage universel. Il leur suffirait de former un pourvoi en cassation qui suspend la peine, sauf si la cour d’appel réclame l’exécution provisoire du jugement et délivre un nouveau mandat de dépôt à l’audience. La décision devrait être mise en délibéré... mais être connue avant le premier tour des municipale­s.

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Le couple pourrait être condamné en appel à une peine de dix ans d’inéligibil­ité.

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