20 Minutes (Bordeaux)

Eternels transferts de compétence

Football La stratégie de trading de Monaco, qui affronte le PSG ce mercredi en L1, est-elle viable à long terme ?

- Aymeric Le Gall

Chassez le naturel, il revient à Monaco. Après un été dispendieu­x sur le marché des transferts (140 millions d’euros dépensés), bien loin de ses standards habituels, l’ASM, qui affronte le PSG ce mercredi en match en retard en L1, s’apprête à revenir à ses fondamenta­ux : acheter pas trop cher des jeunes joueurs prometteur­s pour les revendre à prix d’or un ou deux ans plus tard. «Le projet de trading reste, c’est le pilier de ce projet et du succès financier », annonçait Oleg Petrov, le vice-président, en novembre 2019 sur RMC.

« La politique de trading pour Monaco, ce n’est pas un choix, c’est une obligation, explique l’agent Bruno Satin. Ils doivent vendre pour équilibrer le budget, car il n’y a pas de recettes billetteri­e et très peu de recettes marketing-merchandis­ing. Mais vous vous affaibliss­ez sur le plan sportif.» Les Monégasque­s en ont fait l’amère expérience la saison dernière, quand le club a dû se battre pour éviter la relégation. «Ils ont payé l’accumulati­on de tous leurs mauvais choix passés», juge Mathieu Faure, journalist­e à NiceMatin. Comme profiter de la deuxième place obtenue en 2017-2018 pour liquider définitive­ment l’équipe championne de France un an plus tôt.

« Obligé de payer le prix fort »

En optant pour une politique de trading à plus ou moins long terme, le droit à l’erreur est quasi interdit. Car si la recrue ne confirme pas, le rendement escompté sur le terrain n’est pas le même, donc le club est moins en position de force pour négocier. Résultat, le club vend moins bien et a donc moins d’argent pour se renforcer ensuite. Le problème de Monaco est aussi d’avoir empilé les jeunes joueurs. «Ils ont plus de 70 contrats pros cette saison, s’étouffe Satin. Et quand ça ne marche pas pour ces garçons, ce n’est pas toujours facile de les recaser. » L’ASM se heurte aussi à une concurrenc­e de plus en plus accrue. «Du coup, le club est obligé de payer le prix fort pour les signer », estime Mathieu Faure. Dernière problémati­que à laquelle doit faire face l’ASM : la qualité de sa cellule de recrutemen­t. «Il y a eu deux mecs très compétents au recrutemen­t ces dernières années : Luis Campos et Antonio Cordon [qui ne sont plus là], assure Bruno Satin. Depuis, sur le plan de la politique sportive, il n’y a plus de pilote dans l’avion. » Malgré ça, Mathieu Faure ne se fait pas trop de mouron : «Ils arrivent globalemen­t à retomber sur leurs pattes. Tielemans, acheté 20 millions, a été revendu 45, alors que c’était un flop. Quand tu arrives à vendre Ghezzal ou Carrillo 20 millions en Angleterre, c’est pas mal.»

Il suffit d’ailleurs de jeter un coup d’oeil à l’effectif monégasque pour se convaincre qu’il n’y a pas de soucis à se faire pour le club. Lecomte, Ben Yedder, Baldé ou Golovin sont autant de joueurs qui peuvent rapporter gros en fin de saison. Le temps sera alors venu de tout recommence­r. Un jour sans fin, mais dans la vraie vie.

 ??  ?? Golovin pourrait rapporter gros à l’ASM lors des prochains mercatos.
Golovin pourrait rapporter gros à l’ASM lors des prochains mercatos.

Newspapers in French

Newspapers from France