20 Minutes (Bordeaux)

L’hôpital peine à trouver le remède contre le plastique

Hôpital De nombreux dispositif­s médicaux n’ont pas de substituts viablespou­r le moment

- Anissa Boumediene

Fini, les Coton-tige, les assiettes et les gobelets. Depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Egalim, ces objets sont interdits à la vente. Une mesure qui s’inscrit dans la volonté du gouverneme­nt de supprimer tous les plastiques à usage unique d’ici à 2040. Mais, dans le milieu de la santé, cet objectif est-il atteignabl­e ? Poches de sang, seringues, sets de transfusio­n sanguine… Tous ces dispositif­s médicaux sont en plastique, et sont eux-mêmes conditionn­és dans des emballages en plastique. «Pour l’heure, il n’existe pas de substitut pour un grand nombre de ces dispositif­s médicaux, explique Claude Le Pen, économiste de la santé et professeur à l’université Paris-Dauphine. Un cathéter, par exemple, doit être dans un matériau souple. »

«Possibilit­és de recyclage»

« La recherche se penche plutôt sur les moyens d’éviter la présence de perturbate­urs endocrinie­ns dans les plastiques entrant dans la compositio­n des dispositif­s médicaux, indique Cédric Alliès, conseiller en développem­ent durable chez Primum Non Nocere, filiale du Comité de développem­ent durable en santé. A ce jour, il n’existe pas de matériau aussi sûr que le plastique sur le plan sanitaire et aussi compétitif sur le plan économique. Pas même les bioplastiq­ues, qui ne répondent pas à l’objectif gouverneme­ntal de sortie du plastique à usage unique. »

Bien que ce dernier soit un peu trop ambitieux pour l’hôpital, certains établissem­ents prennent des initiative­s. « Les hôpitaux peuvent opter, dans une catégorie donnée de produits, pour celui qui offre des possibilit­és de recyclage, souligne Cédric Alliès. Il s’agit d’activer le levier des achats responsabl­es en impliquant leurs fournisseu­rs et prestatair­es de gestion des déchets. » Ainsi, la clinique SaintNicol­as, à Toulouse (Haute-Garonne), a opté, en partenaria­t avec son prestatair­e de linge, pour la suppressio­n des housses plastique individuel­les à usage unique, au profit de housses en tissu réutilisab­les pour son personnel. Et, depuis 2013, la maternité des hôpitaux de Saint-Maurice (Valde-Marne) s’est lancée dans le recyclage de ses «nourettes», les minibibero­ns de lait maternisé.

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Poches de sang et sets de transfusio­n sanguine sont toujours constitués de plastique.

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