L’hôpital peine à trouver le remède contre le plastique
Hôpital De nombreux dispositifs médicaux n’ont pas de substituts viablespour le moment
Fini, les Coton-tige, les assiettes et les gobelets. Depuis le 1er janvier et l’entrée en vigueur de la loi Egalim, ces objets sont interdits à la vente. Une mesure qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de supprimer tous les plastiques à usage unique d’ici à 2040. Mais, dans le milieu de la santé, cet objectif est-il atteignable ? Poches de sang, seringues, sets de transfusion sanguine… Tous ces dispositifs médicaux sont en plastique, et sont eux-mêmes conditionnés dans des emballages en plastique. «Pour l’heure, il n’existe pas de substitut pour un grand nombre de ces dispositifs médicaux, explique Claude Le Pen, économiste de la santé et professeur à l’université Paris-Dauphine. Un cathéter, par exemple, doit être dans un matériau souple. »
«Possibilités de recyclage»
« La recherche se penche plutôt sur les moyens d’éviter la présence de perturbateurs endocriniens dans les plastiques entrant dans la composition des dispositifs médicaux, indique Cédric Alliès, conseiller en développement durable chez Primum Non Nocere, filiale du Comité de développement durable en santé. A ce jour, il n’existe pas de matériau aussi sûr que le plastique sur le plan sanitaire et aussi compétitif sur le plan économique. Pas même les bioplastiques, qui ne répondent pas à l’objectif gouvernemental de sortie du plastique à usage unique. »
Bien que ce dernier soit un peu trop ambitieux pour l’hôpital, certains établissements prennent des initiatives. « Les hôpitaux peuvent opter, dans une catégorie donnée de produits, pour celui qui offre des possibilités de recyclage, souligne Cédric Alliès. Il s’agit d’activer le levier des achats responsables en impliquant leurs fournisseurs et prestataires de gestion des déchets. » Ainsi, la clinique SaintNicolas, à Toulouse (Haute-Garonne), a opté, en partenariat avec son prestataire de linge, pour la suppression des housses plastique individuelles à usage unique, au profit de housses en tissu réutilisables pour son personnel. Et, depuis 2013, la maternité des hôpitaux de Saint-Maurice (Valde-Marne) s’est lancée dans le recyclage de ses «nourettes», les minibiberons de lait maternisé.