20 Minutes (Bordeaux)

« Les JO, c’est plus fort que tout », estime le patron des Bleus

Volley Le sélectionn­eur des Bleus, Laurent Tillie, revient sur la qualificat­ion aux JO

- Propos recueillis par Julien Laloye

Laurent Tillie a presque tout vécu avec l’équipe de France. Les médailles, les renverseme­nts de dingue en Ligue mondiale, puis le (bref) statut de nouvelle terreur du volley mondial. Mais le sélectionn­eur des Bleus n’a pas eu besoin de se forcer beaucoup pour reconnaîtr­e que le billet arraché pour les Jeux de Tokyo, vendredi, en finale du Tournoi de qualificat­ion olympique (TQO), représente l’une des plus belles pages de l’histoire du volley tricolore.

Etes-vous toujours sur votre nuage ou déjà concentré sur la préparatio­n olympique ?

Je n’ai absolument rien en tête. Pour l’instant, on souffle. Je laisse les joueurs tranquille­s, d’abord parce que je pense qu’ils en ont marre de moi, et que j’en ai marre d’eux. Le prochain temps collectif, ce sera début mai. D’ici là, je ne me mêle de rien. Tout était dirigé vers cet objectif de Tokyo. Si vous aviez vu la tête des Serbes et des Slovènes qui n’iront pas aux Jeux alors qu’ils étaient en finale de l’Euro… Participer aux JO, c’est plus fort que tout.

C’est pour ça qu’on vous a vu pleurer après la victoire contre l’Allemagne ? Ce TQO, on y pensait depuis longtemps. C’était notre dernière chance de se qualifier. Il y a eu tellement de petits pépins, entre les forfaits et les soucis personnels, qu’on s’est dit qu’on irait avec la force du désespoir. C’est magique ce qu’on a réussi à faire, je n’ai jamais eu autant de retours. Quand j’ai pris la sélection en 2012, j’ai programmé le premier entraîneme­nt le jour de l’ouverture des Jeux de Londres. On était qualifiés pour rien du tout, mais je voulais leur montrer le cap par ce symbole. C’est important, les symboles.

Quel est l’objectif à Tokyo ? Une médaille ?

C’est très compliqué d’annoncer quoi que ce soit. On a toujours l’ambition de monter sur le podium. Mais sur 12 équipes, il y en a 10 qui peuvent gagner oupresque. Mais on a l’expérience de 2016 [au Brésil]. Quand on va aux JO une fois de temps en temps, comme nous, on n’a pas de tradition olympique. Là, les joueurs qui étaient à Rio, ils vont pouvoir encadrer les nouveaux. On va peut-être mieux se préparer. Parce que la première fois, on était tellement émus, choqués, perturbés, par toute l’aura qu’il y a autour, qu’on a perdu un peu nos moyens.

Qu’est-ce que cela représente pour le volley français d’aller aux JO ? Nous, on se bat pour récupérer des jeunes qui préfèrent aller au foot, au rugby, au basket ou au hand, plutôt qu’au volley. On a besoin d’exposition pour récupérer ces jeunes, pour trouver des partenaire­s, pour séduire des spectateur­s, pour parler de nous. On est toujours dans cette recherche d’exposition, sans se pervertir. Pour nous, les Jeux, c’est une grande porte. Tout le monde s’intéresse à cette équipe et ça va durer jusqu’aux JO. Dans la perspectiv­e de Paris 2024, c’était important de s’inscrire dans cette continuité de la vie olympique.

« On est toujours dans cette recherche d’exposition, sans se pervertir. »

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