20 Minutes (Bordeaux)

«Comment le pouvoir réagira si la manifestat­ion touche tout le pays ? »

- Propos recueillis par Jean-Loup Delmas

Iran La contestati­on sociale en Iran cible le pouvoir en place, après que ce dernier a reconnu sa responsabi­lité dans le crash d’un avion de ligne ukrainien, détruit « par erreur » le 8 janvier. Pour l’historien et politologu­e Jonathan Piron, il ne faut pas surestimer le mouvement actuel.

Le gouverneme­nt iranien laisse pour le moment assez de marge aux manifestan­ts, loin de la répression de novembre…

Il faut plutôt voir le gouverneme­nt miser sur la dissipatio­n du mouvement qu’un changement dans sa politique de répression. Pour le moment, les manifestat­ions ne concernent qu’une catégorie spécifique de personnes et dans des lieux précis, à savoir les étudiants des université­s.

Ces manifestat­ions ne sont-elles pas différente­s des précédente­s ?

Ce qu’il y a de neuf, c’est le sentiment de colère envers le pouvoir en place, qualifié de menteur. Désormais, il y a une preuve tangible pour appuyer ce propos : l’échec du crash de l’avion et le mensonge qui en a découlé. Comment le reste du pays va-t-il réagir à ce que tous considèren­t comme une trahison?

Quel futur pour cette mobilisati­on et pour la contestati­on sociale en Iran ?

Il sera intéressan­t de voir comment le pouvoir réagira si la manifestat­ion touche tout le pays ou non. Mais novembre 2019 est passé par là, les manifestan­ts ont vu la force de la répression, et il y a une crainte que cela ne se reproduise.

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Des étudiants iraniens lors d’une manifestat­ion à Téhéran, mardi.

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