«Comment le pouvoir réagira si la manifestation touche tout le pays ? »
Iran La contestation sociale en Iran cible le pouvoir en place, après que ce dernier a reconnu sa responsabilité dans le crash d’un avion de ligne ukrainien, détruit « par erreur » le 8 janvier. Pour l’historien et politologue Jonathan Piron, il ne faut pas surestimer le mouvement actuel.
Le gouvernement iranien laisse pour le moment assez de marge aux manifestants, loin de la répression de novembre…
Il faut plutôt voir le gouvernement miser sur la dissipation du mouvement qu’un changement dans sa politique de répression. Pour le moment, les manifestations ne concernent qu’une catégorie spécifique de personnes et dans des lieux précis, à savoir les étudiants des universités.
Ces manifestations ne sont-elles pas différentes des précédentes ?
Ce qu’il y a de neuf, c’est le sentiment de colère envers le pouvoir en place, qualifié de menteur. Désormais, il y a une preuve tangible pour appuyer ce propos : l’échec du crash de l’avion et le mensonge qui en a découlé. Comment le reste du pays va-t-il réagir à ce que tous considèrent comme une trahison?
Quel futur pour cette mobilisation et pour la contestation sociale en Iran ?
Il sera intéressant de voir comment le pouvoir réagira si la manifestation touche tout le pays ou non. Mais novembre 2019 est passé par là, les manifestants ont vu la force de la répression, et il y a une crainte que cela ne se reproduise.