20 Minutes (Bordeaux)

« Ses messages, je les ai encore sur mon téléphone »

- Nicolas Camus

Pas besoin de chercher très loin, les souvenirs sont encore là, intacts, prêts à resurgir. 20 Minutes a recueilli le témoignage de deux personnes qui ont, d’une manière ou d’une autre, joué un rôle important dans les heures qui ont suivi l’annonce de la disparitio­n de l’avion. « Je l’ai eu [Sala] par message le lundi, on discutait de son départ, il me disait qu’il s’était débrouillé pour tout organiser et qu’il allait partir le soir même, raconte Pierrick Landais, un des bons amis d’Emiliano Sala dans la région bordelaise. Il devait faire son premier entraîneme­nt à Cardiff le mardi. On avait décidé de s’appeler dans la journée, pour savoir comment tout ça s’était passé. Ses messages, je les ai encore sur mon téléphone. J’ai appris la disparitio­n de l’avion par une alerte sur mon téléphone, alors que j’étais au travail. La découverte de l’épave a été un soulagemen­t. On s’est dit que c’était bien pour la famille de pouvoir récupérer le corps d’Emiliano. Ça a été un apaisement, au moins pendant quelque temps. Ça permet de faire son deuil. J’ai mis beaucoup de temps à m’en remettre, plusieurs mois. »

« Ça a changé ma vie »

Josette, habitante de Surtainvil­le, sur la côte normande, a découvert, elle, un coussin de l’avion sur la plage : « Je ne m’attendais pas du tout à cette folie. Après avoir raccroché avec vous [20 Minutes l’avait identifiée comme étant celle qui avait trouvé ces débris], ça n’a pas arrêté de l’après-midi, ça a duré près d’une semaine, quand même. J’ai raconté mon histoire des dizaines et des dizaines de fois. J’ai même fait des films pour des médias argentins, avec mon téléphone. Des amis d’école, que je n’avais pas revus depuis 1979, m’ont reconnue à la télévision et ont repris contact avec moi. Des touristes allemands croisés l’été dernier m’en ont parlé, et je sais qu’on m’a vue jusqu’en Chine. Cette histoire a quand même changé ma vie. Je me dis que j’ai servi à quelque chose. » La Normande continue de penser à la disparitio­n de l’Argentin quand elle se balade sur la plage : « Encore hier et avant-hier soir [la semaine dernière], on a eu du vent, je me suis dit : “On va peut-être encore retrouver un morceau d’avion. Est-ce qu’il en reste ?” »

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Un des coussins de l’avion trouvé par Josette sur une plage normande.

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