20 Minutes (Bordeaux)

A tous les niveaux, Antetokoun­mpo est au top

Le joueur des Bucks, présent pour le NBA Paris game, est impression­nant

- A Strasbourg, Thibaut Gagnepain

Avec lui, le basket paraît facile. Le public de Bercy s’en rendra vite compte vendredi, lors du match de NBA exceptionn­ellement organisé à Paris, entre les Charlotte Hornets et les Bucks de Milwaukee : Giannis Antetokoun­mpo va plus vite, plus haut que les autres. Un phénomène en pleine extension. A 25 ans, il a été élu meilleur joueur de la NBA en 2019 et a tout juste passé les 10 000 points en carrière.

Cette domination, le Greek Freak (« monstre grec ») la doit à un physique exceptionn­el. Très grand (2,11 m), le n° 34 des Bucks possède une envergure de 2,22 m avec, au bout, des énormes mains : 30 cm entre les extrémités de son pouce et de son petit doigt. De quoi faire passer un ballon de basket pour une balle de tennis. « Ce qui est encore plus impression­nant, c’est sa capacité à se déplacer aussi vite et aussi haut par rapport à sa taille, estime Fabrice Serrano, préparateu­r physique de l’équipe de Bourg-en-Bresse. A plus de 2 m, les joueurs peuvent souvent être patauds, pas lui. » Giannis Antetokoun­mpo est même le roi du coast-to-coast, comprenez la traversée du terrain ballon en main pour marquer, grâce à une foulée de 2,64 m. « On pourrait, par exemple, le comparer à Dirk Nowitzki, qui faisait une taille similaire, mais qui bougeait beaucoup moins bien, analyse Fabrice Serrano. Magic Johnson, lui, était très actif, mais n’exploitait pas autant son envergure. Quant à Michael Jordan, il était un peu plus petit [1,98 m], mais compensait par d’autres qualités. »

Deuxième meilleur marqueur (30 points par match) cette saison, sixième rebondeur (12,8), trentième passeur (5,6)… Giannis Antetokoun­mpo est complet. Au point d’être devenu le basketteur parfait ? « Non, car lui-même le dit, il peut encore progresser dans plusieurs secteurs, répond Chris Singleton, consultant pour beIN Sports. Mais ce qui est fort avec

Antetokoun­mpo, c’est qu’il n’a cessé de s’améliorer depuis son arrivée en NBA, en 2013. Au début de sa carrière, il utilisait sa verticalit­é pour être un formidable attaquant. Depuis, il a bossé et est meilleur au lancer-franc et dans son shoot à mi-distance. Il devra continuer s’il veut gagner quelque chose. Car c’est là aussi où on reconnaît un grand joueur. On compte ses bagues [de champion]!»

Pour l’heure, ce fils d’immigrés nigérians, qui a passé son enfance dans les rues d’Athènes à vendre des contrefaço­ns, n’a jamais réussi à mener sa franchise jusqu’à la grande finale NBA. Une tache dans son incroyable parcours qui pourrait vite être effacée. A mi-saison, les Milwaukee Bucks sont largement en tête de la conférence Est, portés par Antetokoun­mpo.

«Sur le terrain, c’est quelqu’un de très agressif. Il est très fort mentalemen­t et veut toujours gagner, tout le temps »,

confirme l’internatio­nal français Axel Toupane, qui a brièvement côtoyé le phénomène en 2017 dans le Wisconsin. «Si lui et son équipe restent sur la même trajectoir­e, il va encore être élu MVP cette saison, assure Chris Singleton. A terme, c’est le joueur qui va détrôner LeBron James comme dieu du basket. Pour l’instant, il n’est que sous-dieu!»

« Il est très fort mentalemen­t et veut toujours gagner, tout le temps. » Axel Toupane, ex-joueur NBA

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