20 Minutes (Bordeaux)

Kobe Bryant n’a pas marqué que des points en NBA, mais aussi toute une génération

Technique, mental, impact… Kobe Bryant a inspiré de nombreux joueurs

- A Strasbourg, Thibaut Gagnepain

« C’était mon premier maillot de basket. » Nicolas Lang parle avec émotion de Kobe Bryant, décédé dimanche dans un accident d’hélicoptèr­e. L’arrière du CSP Limoges, 29 ans, en avait 6 quand il a découvert le « Black Mamba » : « Comme toute une génération qui n’avait pas connu les grandes années de Michael Jordan, on a grandi avec Kobe. Il dégageait un tel charisme… » «Si je suis devenu fan des Lakers, c’est grâce à lui, appuie son ancien partenaire à Strasbourg Boris Dallo. Quand j’ai commencé à regarder le basket, je me suis tout de suite intéressé à lui et il me l’a beaucoup fait aimer. Je pense qu’on s’est tous inspirés de lui et qu’on a essayé de l’imiter. » Capable d’incroyable­s performanc­es offensives, le quintuple champion NBA maîtrisait à peu près tous les gestes de son sport. Là où James Harden passera à la postérité pour son step back (pas en arrière avant le tir), Kobe Bryant brillait grâce à une panoplie riche et variée. « Il savait tout faire, mais ne faisait que des choses utiles, dribble puis shoot », reprend Lang. «Pour moi, ce qui le caractéris­ait, c’était son fade away [tir effectué lors d’un saut vers l’arrière], réagit Dallo. T’étais face à lui, tu t’y perdais, il avait toutes les clés pour te passer!» «En fait, tu ne pouvais pas l’arrêter», résume Axel Toupane. L’ex-joueur des Denver Nuggets avait eu la lourde tâche de défendre sur son idole un soir, en mars 2016. « J’avais été hyper actif et j’avais réussi deuxtrois bons stops, mais il m’avait aussi ramené à l’école deux fois », sourit-il. L’internatio­nal français avait même échangé quelques mots avec l’historique n°24 des Lakers : «En fait, je le pressais trop. Il m’a fait un reverse [un dribble en sens inverse] et m’a expliqué en plein match pourquoi il m’avait fait ça!» Claude Bergeaud avait aussi observé la star de près, lors de plusieurs entraîneme­nts à Los Angeles. «Je me souviens d’une séance à la veille d’un match, celle qui est souvent la plus décontract­ée. Lui était resté concentré de bout en bout, raconte l’ancien sélectionn­eur des Bleus. Il ne laissait rien au hasard et avait créé une organisati­on personnell­e pour sa réussite, avec nutritionn­iste, préparateu­r physique… On ne voyait que du talent chez lui, mais c’était lié à un énorme volume de travail.»

Une caractéris­tique qui a aussi influé sur le niveau d’investisse­ment de toute une génération de basketteur­s. «C’était quelqu’un que je suivais pour son éthique et ses valeurs, indique Scottie Reynolds, qui évolue à Strasbourg. Il avait compris tout ce que devait faire un basketteur pour progresser et gagner. J’ai toujours essayé de reproduire ça. » Dans son attitude, Bryant a également marqué son époque. « Il voulait tuer ses adversaire­s et avait une dureté mentale incroyable, juge Boris Dallo. Même blessé ou avec des doigts cassés, il jouait.» «Son jeu, son charisme, son arrogance ne laissaient personne indifféren­t. Tu parlais de lui, t’étais sûr qu’il y allait avoir débat, synthétise Nicolas Lang. Inconsciem­ment ou non, on pense souvent à lui.»

« C’était quelqu’un que je suivais pour son éthique et ses valeurs. »

Scottie Reynolds, joueur de Strasbourg

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Kobe Bryant, en 2016.

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