Le retrait de la grenade GLI-F4, coup de com ou changement de cap?
Un retrait qui interroge. Dimanche, le ministère de l’Intérieur a annoncé le retrait «immédiat » de la grenade lacrymogène GLI-F4 de l’arsenal des forces de l’ordre. Cette munition utilisée pour disperser des attroupements serait à l’origine de blessures graves de manifestants depuis son introduction, en 2011. Faut-il voir dans la décision du ministère une volonté d’apaiser les critiques ?
Un retrait déjà « en cours »
Selon l’ONG Acat, cette décision ne découle en rien d’une volonté de démilitariser le maintien de l’ordre à la française. « Dans le cadre d’une procédure devant le Conseil d’Etat, en 2019, l’Acat a en effet appris que le remplacement de la GLI-F4 n’était en réalité pas motivé par une préoccupation sérieuse des autorités sur la dangerosité de cette arme, mais par le refus de son fabricant – l’entreprise Alsetex – de continuer à la produire à la suite d’un accident survenu dans son usine de fabrication en 2014», a indiqué, lundi, un communiqué de l’ONG. Un constat partagé par un collectif de cinq avocats chargés de la défense de manifestants blessés lors de la mobilisation des «gilets jaunes». Ils dénoncent une annonce « purement médiatique et cosmétique ».
Contacté par 20 Minutes, le ministère de l’Intérieur reconnaît que le retrait de la GLI-F4 «était de toute façon en cours », mais insiste : « Cette décision intervient dans le cadre de la réflexion sur le schéma du maintien de l’ordre. »