La délinquance augmente en ville
La préfète de Gironde lie la hausse des vols et agressions au phénomène des mineurs non accompagnés, manipulés par des réseaux
Si le nombre d’homicides a baissé en 2019 en Gironde (20 contre 24 en 2018), comme celui des vols à mains armés (152 faits en 2019 contre 167 en 2018), la délinquance générale en Gironde connaît une augmentation marquée, aussi bien pour les atteintes volontaires à l’intégrité physique (+ 9,1 %) que pour les atteintes aux biens (+8,3%).
« Les chiffres de la délinquance augmentent à Bordeaux, mais elle reste une zone plutôt protégée, a tenu à nuancer la préfète de Gironde, Fabienne Buccio, mercredi, lors de ses voeux aux forces de sécurité. Et nous devons agir justement tant que nous avons cette délinquance maîtrisée et contenue. » Concernant l’augmentation du nombre de vols, elle identifie deux phénomènes. D’abord, celui «d’équipes mobiles qui se déplacent d’un département à l’autre » pour commettre des cambriolages de domicile (en hausse de 20 %). « On a obtenu de très bons résultats en la matière », assure-t-elle. Ensuite, pour la préfète, «l’arrivée dans nos territoires de mineurs non accompagnés violents » participe à la hausse des vols ou agressions. « Cela relève pour eux d’une dramatique histoire parce qu’ils sont sous l’emprise de réseaux et de drogues », pointe-t-elle.
«En déshérence personnelle»
Une cellule d’enquête spécifique a été créée en septembre. Elle permet des échanges entre les autorités judiciaires, policières et les consulats des pays concernés « pour pouvoir les présenter à l’autorité judiciaire avec les dossiers les plus complets possible », précise la préfète. En quatre mois et demi d’activité, cette cellule a conduit à l’incarcération de 33 mineurs non accompagnés pour des faits de vols avec violence, cambriolages ou violations de domicile. « On a pu prouver la majorité de plusieurs d’entre eux et procéder à des reconductions au pays, ajoute Fabienne Buccio. Ce sont des gamins en déshérence personnelle, mais ils sont aussi extrêmement dangereux, il faut qu’on les arrête, qu’on les traite et qu’ils soient repris en main ailleurs et notamment dans leurs pays d’origine.» En 2019, les mineurs non accompagnés se déclarant d’origine étrangère représentent 35 % de l’ensemble des mineurs mis en cause en Gironde.