La ville a encore des efforts à faire sur la circulation à vélo
Selon le baromètre de la Fédération française des usagers de la bicyclette, Bordeaux est la 4e ville la plus cyclable de l’Hexagone
Portée à la troisième place en 2017, lors du dernier classement de la Fédération française des usagers de la bicyclette, Bordeaux a été dépassé, dans le bilan publié jeudi, se plaçant quatrième ex aequo avec Paris. «Pour moi, le problème, ce n’est pas qu’on sorte du podium, commente Oriane Hommet, coordinatrice de l’association Vélo-Cité. Ce qui est décevant, c’est que la note reste assez inchangée (3,24/6 en 2019, contre 3,46 en 2017). Le ressenti des gens, c’est que, depuis 2017, la ville de Bordeaux, même s’il faut avoir une vision métropolitaine, n’a pas proposé de choses signifiantes pour la qualité de la circulation à vélo. »
«On constate que, dans les villes qui font énormément d’efforts pour développer le vélo, les pratiquants y deviennent aussi plus exigeants, relativise Anne Walryck, adjointe au maire chargée du défi climatique et de la transition écologique. Et il est à noter que dans le classement mondial Copenhagenize, on arrive en sixième position. »
Des aménagements ont été réalisés, notamment l’interdiction des véhicules motorisés sur le pont de Pierre, mais ce qui ressort de la consultation, c’est que cela reste insuffisant. «Les gens ont envie d’itinéraires sécurisés et faciles à utiliser dans leur entièreté, il y a une espèce d’amertume », estime la coordinatrice de l’association. Cette dernière épingle des «loupés» récents, avec l’aménagement des places Tourny et Gambetta, qui ne font pas une place suffisante au vélo. Ce sont des contraintes techniques qui ont compliqué ces aménagements en coeur de ville, selon la mairie. La municipalité comprend cette attente et rétorque que les aménagements cyclables (pistes, couloirs de bus…) ont augmenté de 77% depuis 2014.
Malgré tout, une «vraie culture vélo» s’est développée. « Maintenant, quand on parle des villes vélos, on parle de Bordeaux », apprécie Oriane Hommet. L’association a proposé des mesures aux candidats aux municipales, notamment l’aménagement des boulevards, sur lesquels les cyclistes ne se sentent pas en sécurité, des « rocades à vélo », pour se déplacer de manière circulaire, ou une meilleure intermodalité entre les différents modes de transport.
« 50 % des trajets sur la métropole font moins de 4 km, on peut imaginer qu’ils soient faits autrement qu’en voiture pour les gens qui sont en capacité de le faire, conclut-elle. Cela représente une importante marge de progression. » Décidée à poursuivre ses efforts, en lien avec Vélo-Cité, la ville pointe un plan vélo déployé depuis 2016, d’une ampleur inédite en France, sur la métropole avec un budget de 70 millions d’euros sur quatre ans.
« Maintenant, quand on parle des villes vélos, on parle de Bordeaux. » Oriane Hommet, Vélo-Cité