Philippe Poutou présente sa feuille de route pour la ville
Le candidat du NPA a présenté son programme et ses colistiers
« On a des actionnaires du CAC 40, des directeurs d’usine, des conseillers d’optimisation fiscale…» Philippe Poutou sait faire exploser sa colère pour attaquer ses adversaires lors de débats politiques, mais il sait aussi manier la dérision, comme il l’a montré jeudi lors de la présentation de sa liste Bordeaux en luttes pour les municipales.
Ouvriers, enseignants…
Il n’y a évidemment rien de tout cela parmi ses 64 colistiers, mais plutôt des ouvriers, étudiants, enseignants, employés ou avocats. Et quelques « gilets jaunes», notamment Antoine Boudinet, qui avait eu la main arrachée par une grenade explosive à lacrymogène instantané (GLI) lors d’une manifestation, en 2018 à Bordeaux. «On fonctionne collectivement, on fait des assemblées générales hebdomadaires qui nous permettent de discuter et de peaufiner le programme» insiste Philippe Poutou. Un programme «conflictuel» avec « tous les pouvoirs économiques autour de Bordeaux» prévient l’ancien ouvrier de l’usine Ford à Blanquefort, aujourd’hui au chômage. Sur le logement, Philippe Poutou et ses colistiers veulent la réquisition de tous les logements vides, l’encadrement des loyers et leur indexation sur les revenus, ainsi qu’un plan de rénovation des logements financé par les grands propriétaires fonciers.
Sur les transports, Bordeaux en luttes milite pour la gratuité du réseau TBM, financée partiellement par une augmentation du versement transport. «Nous voulons redessiner le réseau, arrêter avec le tout tramway et créer de petites transversales qui aillent desservir tous les quartiers», précise la colistière Evelyne Cervantes-Descubes. Interrogé sur son maintien au second tour si sa liste réalise plus de 10%, Philippe Poutou retrouve alors sa légendaire indignation. «Bien sûr qu’on se maintient, la question est grossière! Nous sommes une liste complètement autonome et les magouilles politiciennes d’arrière-boutique ne nous concernent pas. »