Une piste contre la maladie d’Alzheimer
La Fondation pour la recherche médicale aide le projet de deux chercheurs
Pourra-t-on, demain, vaincre la maladie d’Alzheimer ? De nombreuses pistes sont explorées depuis de longues années dans les laboratoires du monde entier. Mais, pour l’instant, il n’existe aucun médicament sur le marché capable d’en guérir. A Montpellier, une simple protéine suscite l’espoir. Eric Kremer, de l’Institut de génétique moléculaire, et Tangui Maurice, du laboratoire Mécanismes moléculaires dans les démences neurodégénératives, sont engagés dans le combat contre cette maladie, qui touche 225 000 nouvelles personnes chaque année en France, selon France Alzheimer. Leur projet, comme sept autres dans l’Hexagone, a tapé dans l’oeil de la Fondation pour la recherche médicale, qui leur a alloué une enveloppe de 361 600 € (lire l’encadré). « Ce financement est fondamental, confie Tangui Maurice, dont le laboratoire se trouve sur le campus de l’université de Montpellier. Sans lui, le projet ne se faisait pas. »
La protéine Nav1.1 est au coeur des travaux de ces deux scientifiques héraultais : des recherches ont démontré que l’augmentation de sa production dans le cerveau de souris porteuses de la maladie d’Alzheimer prévenait les anomalies associées à la pathologie. L’objectif est de mettre au point une technique capable de transférer le gène nécessaire à la fabrication de cette protéine directement dans le cerveau. Et ainsi, de rétablir la neurotransmission, qui est défaillante chez le patient atteint d’Alzheimer. « Cette protéine laisse passer des ions sodium, entre l’intérieur et
l’extérieur de la cellule, qui contribuent à l’amélioration de son fonctionnement, celui des neurones, et donc de la neurotransmission », explique Tangui Maurice. Cette méthode, si elle est validée, pourrait permettre de prévenir ou de stopper les symptômes liés à la maladie d’Alzheimer. Pour l’instant, les travaux ne font que débuter à Montpellier, et il est encore trop tôt pour envisager des tests sur des personnes. Mais, « compte tenu des résultats encourageants de l’injection de cellules surproduisant Nav1.1 chez l’animal, nous avons bon espoir qu’une approche simplifiée utilisant le transfert de gènes nous permettra de confirmer ces résultats et ainsi de déboucher sur des essais chez les patients », note Eric Kremer.