Durent, durent les tractations
L’entre-deux-tours des municipales aura duré près de trois mois, au point d’influer sur le jeu des alliances entre les candidats.
« Je dois aller où ? » Cette question, Gabriel la pose à chacune de ses arrivées devant l’école depuis le déconfinement. Le temps où il déboulait en courant pour rejoindre les copains de sa classe de CP est bien fini. Covid-19 oblige. « Je dois attendre dans les escaliers ou je peux monter jusqu’à la classe ? » insiste-t-il du haut de ses six ans, auprès du personnel de l’établissement masqué.
Des premiers jours compliqués
« Les enfants ont tous bien compris ce qu’il se passait, remarque une enseignante bordelaise. Les parents ont fait un vrai travail là-dessus et ça nous a facilité la reprise. » Une bonne chose, car « les premiers jours ont été très compliqués avec le protocole sanitaire à mettre en place. Mais aujourd’hui, ça va de mieux en mieux », ajoute celle qui s’occupe d’une classe de CM2. Un sentiment que partagent certains parents, comme Béatrice : « Je vous avoue que cela a été difficile au départ de les remettre à l’école, il y avait pas mal d’angoisse. Mais au fil du temps, l’appréhension a disparu. » En quinze jours, l’Agence régionale de santé n’a relevé qu’un seul cas confirmé de coronavirus dans les écoles girondines.
Pour Emmanuelle Cuny, adjointe au maire de Bordeaux chargée de l’éducation, de la restauration collective et de l’alimentation bio, « le bilan est positif, tout se passe bien et on s’attend à avoir de plus en plus d’enfants. » La ville a rouvert 100 % de ses écoles dès le 11 mai, et les élèves sont accueillis deux jours par semaine, selon les places disponibles et les publics prioritaires.
Mais certaines difficultés persistent, selon l’élue bordelaise : « Il y a des disparités. On a des quartiers, comme le Grand Parc, où les enfants reviennent moins. Parfois, les parents ne travaillent pas et ils préfèrent garder leurs enfants. On doit faire un vrai travail auprès d’eux. »
Les parents rencontrent aussi un autre problème. Laëtitia, maman de Pierre, élève en CP, avoue : « L’organisation à la maison reste très compliquée. On ne peut pas les mettre tous les jours à l’école, le rythme n’est pas toujours le même, il faut tout le temps s’ajuster et c’est épuisant ! »