Après le géant «One Piece», ils veulent la meilleure place
Entre la fin de « Demon Slayer » et la nouveauté «Act-age», le shônen se renouvelle
Depuis plus de vingt ans, « One Piece » règne en maître sur le manga en général, et le shônen en particulier. Alors qu’il approche des 1 000 chapitres, et peut-être de sa fin, et qu’il semblait invincible, le titre d’Eiichiro Oda a été bousculé, et pas qu’un peu, par un autre manga.
En effet, le manga le plus vendu de 2019 n’était pas « One Piece », et ses 10 millions d’exemplaires, mais «Demon Slayer», avec deux millions supplémentaires, d’après le célèbre top Oricon au Japon. Sauf que, voilà, «Demon Slayer» vient de se terminer au Japon, et laisse donc la question ouverte : qui pour détrôner « One Piece » ? D’« Act-age » lancé jeudi en France, à la série quimonte-qui-monte «Spy x Family», en passant par les valeurs sûres «My Hero Academia » ou « L’Attaque des Titans », les prétendants sont nombreux et l’offre shônen plus riche que jamais.
Un retour au folklore japonais
Pour le journaliste spécialisé et membre du comité de sélection d’Angoulême Rémi Inghilterra, le phénomène « Demon Slayer » est une vraie surprise : « La montée en puissance a explosé à la fin de l’adaptation animée, avec des scènes déjà cultes et une animation de haute qualité. » Pour Iftékarul Talukdar, rédacteur à Coyote Mag, le manga de Koyoharu Gotoge marque aussi un retour au bon vieux shônen, avec des héros excentriques, un folklore japonais, le fameux nekketsu : « Parmi les nouvelles séries lancées dans le Weekly Shônen Jump, beaucoup sentent bon le old school». C’est le cas de «Jujutsu Kaisen », manga très classique et encore une histoire de démon, qui est le deuxième meilleur démarrage pour son éditeur français Ki-oon, et qui connaîtra une adaptation animée à l’automne. De quoi le faire entrer dans le top 10 Oricon ?
Le shônen évolue en matière de thématiques, mais aussi de mentalité. « Act-age », disponible chez Ki-oon depuis jeudi, un manga sur le milieu compétitif du spectacle, présente une héroïne loin des standards du genre. A y regarder de plus près, les femmes sont partie prenante de cette révolution et de cette richesse, et les mangas « Demon Slayer », « The Promised Neverland », « Beastars », sont autant d’héritières de Rumiko Takahashi, la reine du shônen.