La dernière carte abattue par l’OL, Amiens et le TFC
L’OL, Amiens et Toulouse ont plaidé leur cause devant le Conseil d’Etat jeudi
La fin de la Ligue 1 se joue donc devant la justice. Pendant trois heures, jeudi après-midi, dans la salle du contentieux du Conseil d’Etat, la Ligue de football professionnel (LFP) et ses représentants se sont confrontés à Lyon, Amiens et Toulouse, les trois clubs qui ont déposé des recours contre la manière dont s’est terminé le championnat de France.
Chacun était venu avec ses propres requêtes. L’OL entend faire reprendre le championnat, arguant que nos voisins ont montré que cela était possible et que sa 7e place avait de lourdes conséquences économiques. Amiens et Toulouse ne contestent pas l’arrêt de la compétition, mais la manière d’établir le classement et leur relégation qui en découle.
Aulas « consterné »
Comme d’habitude, Jean-Michel Aulas a mis les mains dans le cambouis en participant aux débats au côté de son avocat, contrairement au président amiénois Bernard Joannin, resté dans le public – son homologue toulousain Olivier Sadran n’était, lui, pas présent. L’occasion pour JMA, bouillant depuis deux mois, de lancer quelques piques à son meilleur ennemi du moment, le directeur général exécutif de la LFP Didier Quillot.
Aulas s’est dit «consterné» par le refus de la LFP d’envisager une reprise, s’écharpant avec l’avocat de la Ligue concernant la fameuse date du 3 août, limite fixée par l’UEFA pour terminer le championnat. Ou pas. «C’était une recommandation forte, selon leur expression. Donc plus qu’un souhait, mais moins qu’un ordre », a fait savoir le défenseur de la LFP. Avec Didier Quillot, il a beaucoup insisté sur la somme d’éléments qui allaient dans le sens d’un arrêt à ce moment-là. Comme le discours d’Edouard Philippe du 28 avril, dans lequel le Premier ministre a «expressément cité le football » en déclarant que les sports professionnels ne pourraient pas reprendre. Derrière le volubile dirigeant lyonnais, Amiens a également su se faire entendre au moment de contester une relégation provenant d’une « décision illégale et injuste ». « La photographie faite par la LFP à la 28e journée est floue », a asséné l’avocat du club. « La Ligue représente l’intérêt général, celui des 40 clubs professionnels. Nous avions en face de nous trois clubs qui étaient là pour défendre leur intérêt particulier. On peut les comprendre, mais nous ne pouvions pas prendre une décision autre que celle-ci », a fait valoir Quillot à la sortie de l’audience.
La Ligue 1 peut-elle reprendre ? Peutelle se jouer à 22 la saison prochaine ? Le juge des référés en charge du dossier, Bertrand Dacosta, a demandé aux différentes parties d’apporter des éléments complémentaires ce vendredi pour l’aider à rendre ses conclusions. Elles sont attendues en tout début de semaine prochaine.