L’agglomération envahie par les moustiques-tigres
Des épisodes de pluie exceptionnels, en mars puis fin avril-début mai, sont à l’origine de la présence massive des insectes actuellement
«Les moustiques pullulent et font de la vie des Bordelais un enfer ! » Les témoignages comme celui de Virginie, se multiplient ces dernières semaines. A tel point qu’elle a décidé de lancer une pétition pour demander à la mairie de «s’engager à éradiquer le problème ». « Tout le monde doit être acteur de la lutte contre la prolifération des moustiques», insiste Christophe Courtin, chargé d’études et de coordination au centre de démoustication de Bordeaux Métropole. Contacté par 20 Minutes, ce spécialiste confirme que nous vivons une situation « exceptionnelle » dans l’agglomération.
« Cela est dû à deux épisodes météorologiques exceptionnels, détaille-t-il. Il y a d’abord eu, entre le 1er et le 15 mars, 100 mm de précipitations, ce qui a déclenché les éclosions de moustique notamment dans les zones humides périphériques. Puis nous avons eu un deuxième épisode pluvieux et orageux, encore plus important, entre le 27 avril et surtout le 10 mai, puisqu’il est tombé l’équivalent de ce qu’on peut recevoir en l’espace d’un mois. Cela a eu pour conséquence la remise en eau généralisée dans l’ensemble du territoire girondin des secteurs de production de moustique. »
Un phénomène survenu «dans une période peu propice à l’intervention, puisque nous étions en plein confinement. » Le résultat ne s’est pas fait attendre avec une présence massive de moustiques adultes dans les secteurs proches de zones humides. Nous en subissons encore les conséquences ces jours-ci, car la durée de vie d’un moustique est d’environ un mois-un mois et demi. « En tout, une quinzaine de communes de la métropole sont concernées, essentiellement sur la presqu’île d’Ambès, le sud de la métropole à Bègles et Villenave-d’Ornon, et également à Pessac, Mérignac, Saint-Aubin-du-Médoc, Le Taillan, Blanquefort ou Parempuyre.»
Ces phénomènes météorologiques sont à l’origine de l’apparition des espèces de moustiques locales uniquement. «Parallèlement, souligne le spécialiste, le moustique-tigre a fait son retour, dès le 2 mai. Le moustique-tigre est strictement urbain : c’est le moustique des jardins, produit par l’activité humaine. Environ 80% des gîtes à larves de moustique-tigre, se situent dans le domaine privé. Il appartient donc à chacun de réaliser les bons gestes.» Les bons gestes, ce sont l’élimination ou la bonne gestion de tous les points d’eau que l’on peut trouver dans un jardin ou dans un espace clos. Sachant qu’« une toute petite quantité d’eau suffit à être le siège d’éclosion des oeufs de moustique-tigre. »
« Une quinzaine de communes de la métropole sont concernées. » Christophe Courtin, centre de démoustication de Bordeaux Métropole