Florian-Hurmic, la bataille continue
Le juge des référés devrait finalement rendre ce mardi sa décision sur des courriels adressés aux électeurs par le maire sortant
« Il y a une confusion insupportable entre les qualités de maire et de candidat. » Pierre Hurmic
« J’ai beau être avocat, je ne suis pas procédurier. Si j’ai assigné Nicolas Florian en justice, c’est ce que je considère vraiment qu’il a franchi des limites inadmissibles. Il faut que ça soit sanctionné. » Lundi à 14 h, juste avant l’audience qui doit se tenir tribunal de Bordeaux, Pierre Hurmic se défend d’avoir joué la carte de la com de campagne.
Quelques jours avant le second tour des municipales et après un sondage l’annonçant perdant, le candidat écolo a assigné en référé (procédure d’urgence) son rival. Le maire sortant aurait, selon Pierre Hurmic, «sollicité des procurations» d’électeurs dans des courriels adressés aux Bordelais. La tête de liste Bordeaux Respire assure que Nicolas Florian « manque d’éthique » et donne « à Bordeaux des airs de Marseille ».
« Nicolas Florian s’est adressé en tant que maire aux électeurs en rappelant son devoir d’organisation du scrutin dans les meilleures conditions sanitaires. Mais le problème, c’est que, dans la seconde partie du mail, il est clairement indiqué “si vous ne pouvez pas vous déplacer, vous pouvez envoyer vos procurations à mon équipe”. Or, il n’est pas dit qu’il s’agit de son équipe de campagne», argumente Pierre Hurmic, juste avant l’audience.
La tête de liste d’Europe-Ecologie-Les-Verts assure avoir eu connaissance de « plaintes de Bordelais qui en avaient ras le bol ». Des plaintes déposées auprès de la Commission nationale de l’informatique et des libertés qui l’ont poussé à « saisir dans l’urgence le juge des référés ». « Juridiquement, ça s’appelle un trouble manifestement illicite, avance Pierre Hurmic. Il y a une confusion entre les qualités de maire et de candidat qui est insupportable. C’est un abus de position dominante. » Pierre Hurmic s’est présenté serein face à la meute de journalistes qui l’attendait sur le parvis du tribunal. Certain, dit-il, qu’il n’allait « pas perdre » cette bataille juridique.
Contacté par 20 Minutes, le camp Florian a assuré une nouvelle fois que le fichier de campagne respectait le RGPD (règlement général sur la protection des données), sans « aucune porosité » avec les fichiers municipaux. Il n’a pas souhaité d’exprimer davantage, préférant attendre la décision de justice.
Elle devrait tomber ce mardi, a fait savoir vers 17 h 30 le juge des référés. Nicolas Florian pourrait donc être rappelé à l’ordre concernant la «confusion des genres » et devoir transmettre la liste des procurations obtenues, comme le demande Pierre Hurmic.