Le maire demande à Hurmic de changer de ligne sur le tram
Le maire, Stéphane Delpeyrat-Vincent, prévient qu’il n’acceptera pas une « remise en cause complète » du prolongement de la ligne
Ex-président du groupe socialiste au conseil régional de Nouvelle Aquitaine, Stéphane Delpeyrat-Vincent avait quitté le PS en 2018, pour rejoindre Génération.s. Devenu directeur de cabinet d’Andréa Kiss au Haillan, il s’est installé dans la ville voisine de Saint-Médard, où il a sorti le centriste Jacques Mangon, maire depuis 2014.
Quelle est votre position sur le prolongement du tram ?
La desserte qui était prévue par Jacques Mangon, à savoir un terminus du tram dans le centre de SaintMédard, me paraît excessive financièrement et peu opérationnelle, car cela créerait une pagaille monumentale dans Saint-Médard. Nous voulons le prolonger, mais moins loin que cela, jusqu’aux portes de la ville. L’estimation actuelle du projet est de 100 millions d’euros, on peut économiser de 15 à 20 millions d’euros.
Ce dossier du tram peut-il être un point de difficulté avec Pierre Hurmic, le nouveau maire de Bordeaux, qui n’en veut pas ?
Oui. J’en parlerai avec M. Hurmic tranquillement, car je pense qu’il doit revoir sa position, et en tout cas ne pas faire de déclarations aussi péremptoires sans qu’on ait eu une discussion préalable. Je veux bien discuter de modifications, mais je n’accepterai pas qu’il y ait une remise en cause complète du tram vers Saint-Médard. A la métropole, entre Pierre Hurmic qui veut arrêter avec la cogestion et le maire de Mérignac, Alain Anziani, qui veut continuer, comment vous situez-vous ?
Nous avons la responsabilité de construire un projet et une majorité, de gauche et écologiste, sans transiger sur certaines questions comme celle de la régie publique de l’eau. Mais il faut le faire sans sectarisme, il ne faut pas maltraiter des collègues qui ont été élus légitimement, comme à Pessac, Talence ou Villenave d’Ornon [où des maires de droite ou du centre ont été élus], car à la métropole nous sommes dans un système indirect : la légitimité démocratique est issue du vote des municipales.
Y a-t-il un front des maires du quadrant nord-ouest de la métropole pour peser davantage sur les décisions de la métropole ?
Nous avons une proximité politique avec les maires du Haillan, d’Eysines, de Mérignac, et nous avons des préoccupations communes comme le problème de la zone d’activité de l’Aéroparc et des liaisons vers l’aéroport. C’est là que se concentrent les emplois, et c’est là que se posent les difficultés de circulation, il faut que l’on trouve des solutions pour décongestionner ce poumon économique.