Une deuxième vague de l’épidémie pourrait menacer dès cet été la France
Le virus pourrait connaître un rebond plus rapide que prévu en France
Deux tubes qui font flipper : la nouvelle chanson de Renaud, Corona Song, et la petite musique d’une reprise de l’épidémie de Covid-19 bien avant la fameuse deuxième vague qu’on nous promet pour l’automne, avertissement du président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, publié dans Le Monde jeudi. Si le dernier bulletin de la direction générale de la Santé évoque toujours une mer calme, avec un taux de positivité national stable (1,4%, en comptant la Guyane et Mayotte, pour 3406 nouvelles contaminations lors de la dernière semaine de juin), des données montrent un frémissement de l’épidémie sur le territoire métropolitain. Comme les derniers relevés du projet Obépine, qui dispose d’un réseau de capteurs placés sur cinq stations d’épuration d’Ilede-France. Ces derniers peuvent détecter des génomes du virus dans les eaux usées avant même l’apparition des premiers symptômes. Et alors que le virus avait disparu des eaux usées de la région parisienne à la mi-mai, il a fait sa réapparition lors de certains relevés dans la semaine du 20 juin. Certes, à des niveaux «sans commune mesure avec les niveaux observés au plus fort de l’épidémie début mars», tient à rassurer l’ARS. Mais, pour les membres du projet Obépine, «cela signifie forcément que le virus est encore actif». C’est particulièrement vrai à Paris.
Moins de gestes barrières
«Mon unité Covid est pleine, j’ai été obligé d’en ouvrir une autre en début de semaine dernière, a confié au Parisien Eric Caumes, professeur à La PitiéSalpêtrière. Des cas continuent à arriver. On est tous inquiets.» «L’été pourrait se passer dans des conditions optimales, à condition que les mesures de distanciation sociale se poursuivent, martelait Jérôme Salomon, le directeur général de la Santé, mercredi, dans Le Figaro. Or, je suis frappé de voir que ce n’est pas le cas.» Selon la dernière enquête de CoviPrev pour Santé publique France, le 30 mars, 92% des sondés assuraient se saluer sans serrer la main ni embrasser; ils ne sont plus que 73% trois mois plus tard. Le Premier ministre, Jean Castex, a rappelé que son gouvernement envisageait des mesures ciblées en cas de perte de contrôle en juillet-août. Des reconfinements localisés, comme en Espagne? Avant d’en arriver là, les autorités sanitaires veulent se donner tous les moyens de juguler les foyers infectieux. Un dépistage massif du Covid-19 va ainsi concerner 300000 personnes en Mayenne après que l’ARS a constaté un doublement du nombre de cas positifs sur deux semaines consécutives.