L’emballement de la demande bientôt remballée?
L’emballement de la demande constaté à la fin du confinement se poursuit, mais gare à un éventuel retournement
Qui aurait pensé que le vent de folie qui a traversé le marché de l’immobilier se ferait encore ressentir au début de l’été ? C’est pourtant le cas, nous confirme Benjamin Salah, directeur général de La Bourse de l’Immobilier, un réseau de 450 agences en France, dont 80 en Gironde : « L’emballement de la demande constaté au lendemain du confinement, est en train de se prolonger sur le mois de juillet. En juin, nous avons réalisé le meilleur mois de l’histoire de l’entreprise, avec une hausse des ventes de 28 % par rapport à juin 2019. Nous vendons 30 % de maisons de plus par rapport à ce que l’on faisait avant, mais on progresse aussi sur la vente d’appartements. » Directrice de l’agence Les Villas, un réseau spécialisé dans les « belles maisons autour de Bordeaux », Perrine Gautheron estime aussi que ce marché reste porteur. « Les gens télétravaillent davantage, donc ils acceptent de s’éloigner de Bordeaux, et ils veulent du vert, de l’espace et la fibre, c’est génial pour le marché des villas. »
Concernant les prix, Benjamin Salah constate « une hausse globale des prix entre 5 % et 6 % sur Bordeaux et sa première couronne. »
Sur le bassin d’Arcachon, « cela augmente de 12 % ou 13 %, avec un prix moyen qui atteint 360 000 €, hors frais de notaire. » « Il y a une dynamique sur des secteurs comme Cadillac, Audenge, où il fait bon vivre, constate de son côté Catherine Coutellier, dirigeante du groupe Oralia. Les maisons sur ces secteurs sont parties très vite. Pour les appartements, on vend facilement les T2 et T3, en revanche les produits un peu plus grands, surtout haut de gamme, sont au ralenti. » Attention, tout de même. Certains signaux laissent envisager un retournement. «Je pense que cette petite euphorie va redescendre, estime Benjamin Salah. Nous observons une hausse des mises en vente, ce qui est peut-être les prémices d’un retournement. Je vois bien une correction des prix, légère, l’année prochaine, mais pas un écroulement non plus. » Catherine Coutellier se veut également prudente. « La catastrophe économique annoncée pour la fin de l’année laisse présager un éventuel repli du marché, eu égard aux pertes d’emploi et à la frilosité des banques quant à la solvabilité des ménages. Mais la région reste dynamique, attractive, donc il y a toujours de la demande, je ne pense pas qu’il y aura baisse de prix sur Bordeaux. »
«Les prix ont augmenté de 12% à 13 % sur le bassin d’Arcachon. » Benjamin Salah, directeur général de la Bourse de l’immobilier