20 Minutes (Bordeaux)

Des frères et soeurs réunis dans un village de Gironde

Société Placés par la justice, des mineurs de mêmes fratries vivront ensemble à Sablons

- Mickaël Bosredon

Des containers empilés sur des cabanes préfabriqu­ées, sur un terrain en friche. On est encore loin du projet de « village », mais peu importe. « L’important était d’ouvrir pour la rentrée scolaire, et cela n’a pas été évident avec l’épidémie de coronaviru­s », raconte Nathalie Agamis, la directrice du village de Sablons, près de Libourne (Gironde). Cet équipement accueille depuis quelques jours les prémices du village d’enfants de la Fondation Action Enfance. Les neuf modules laisseront place d’ici à fin 2021 à neuf véritables maisons, mais en attendant ils offrent tout le confort nécessaire aux 43 enfants placés ici par le service de l’aide sociale à l’enfance de la Gironde, après décision d’un juge. Une bouffée d’oxygène pour le départemen­t, dont la capacité d’accueil est très en dessous de la demande : il pourra compter sur 54 places supplément­aires en cette rentrée. La fondation Action Enfance « propose des sites réservés à l’accueil des fratries, ce qui n’existait pas en Gironde », souligne Emmanuelle Ajon, vice-présidente du départemen­t en charge de la protection de l’enfance. Certaines fratries, éparpillée­s aux quatre coins de la Gironde, se sont ainsi retrouvées à Sablons il y a quelques jours. « C’était juste magique », assure Nathalie Agamis. Ces enfants sont victimes de parents « qui ne sont pas en capacité de s’en occuper » ou qui ont commis « des actes de violence, de maltraitan­ce physique ou à caractère sexuel » explique Marc Chabant, directeur du développem­ent de la fondation. « Notre but est de refabrique­r une vie ordinaire, avec de l’affection, de l’attention. »

Recréer un cadre d’éducation

« Chaque maison peut accueillir six frères et soeurs, accompagné­s par quatre éducateurs familiaux, qui se relaient par deux chaque semaine », détaille Nathalie Agamis. « Ces éducateurs habitent la maison pendant une semaine complète, insiste-t-elle, ils essayent de recréer un environnem­ent du quotidien, qui se rapproche le plus possible de ce qu’on pourrait vivre dans une famille. »

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Jusqu’à six enfants pourront être accueillis dans chaque maison.

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