20 Minutes (Bordeaux)

Paul Baysse repart à la hausse

Après une saison sans jouer avec les Girondins, le défenseur central vit une véritable résurrecti­on lors de ce début de saison

- Clément Carpentier

Jusque dans la coupe de cheveux. La comparaiso­n tient bien jusque-là, entre Jésus-Christ et Paul Baysse. Comme le premier à une époque, le second est en train de vivre à son niveau une sorte de «résurrecti­on» aux Girondins. Vendredi dernier, le défenseur bordelais de 32 ans a enfin rejoué, contre Nantes, après 531 jours sans match officiel. Pourtant, l’ancien niçois n’avait pas du tout imaginé cela en janvier 2018, lors de son retour dans son club formateur. Lui, le Bordelais pure souche. Mais très vite, tout a déraillé : dès son deuxième match, il provoque la défaite de son équipe avec un penalty et un carton rouge. Le lendemain, Jocelyn Gourvennec est limogé. « Il est ensuite très vite écarté de l’équipe par Gustavo Poyet, qui n’en veut pas», rappelle son entourage. Pour la petite histoire, il sera prêté à Caen à l’été 2018, deux jours avant que l’Urugayen ne se fasse à son tour limoger.

En Normandie, il aperçoit la lumière quelques mois avant de tomber dans un trou noir. Il est écarté par Fabien Mercadal : « Ça a été la débandade. Une période très difficile, explique l’un de ses proches. Pire qu’à Bordeaux. Il a été un peu traumatisé.» A son retour en Gironde à l’été 2019, il s’entraîne carrément à part du groupe profession­nel. Lecce (Italie), Apoël Tel-Aviv (Israël), Levadiakos et AEK Athènes (Grèce) s’intéressen­t à lui, mais il refuse de partir. «Il est resté, car il voulait à tout prix porter le maillot des Girondins. Après, il y a le contexte familial. Il est père de famille et il sortait de deux déménageme­nts en un an. Et puis, il a aussi un excellent salaire à Bordeaux », énumère un dirigeant. Son choix lui coûtera une saison blanche avec Paulo Sousa! Zéro minute jouée. Ce match contre Nantes, Paul Baysse l’a donc vécu comme une délivrance, au point de ressentir la vive inquiétude d’être positif au Covid-19 avant la rencontre.

«Le premier à l’entraîneme­nt»

Très ému après le match, il n’a pas oublié de ramener ses deux maillots à ses enfants. Et Laurent Koscielny n’a pas omis de lui rendre hommage : « Cela a été difficile pour lui, mais il s’est battu. Il a toujours été respectueu­x, le premier à l’entraîneme­nt, à faire des efforts même s’il savait qu’il n’allait pas jouer. Il est récompensé et je pense que c’est un bel exemple. » Avec en plus un match de très haut niveau : 7 ballons récupérés en défense (record du match), 91% de passes réussies.

Ce dimanche (15 h), il devrait de nouveau être titulaire à Angers. «Je le connais, car on l’avait vu passer en 2009-2010 avec Laurent (Blanc) quand il avait 18 ans. On l’a suivi dans sa carrière et je connais son état d’esprit, je connais le joueur, je connais l’homme et je sais que je peux lui faire confiance », insiste son nouvel entraîneur, Jean-Louis Gasset. Paul Baysse est donc prêt à faire face à la concurrenc­e et enfin jouer un rôle important aux Girondins. Il n’est donc pas encore l’heure de l’enterrer…

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Vendredi, il a enfin rejoué, contre Nantes, après 531 jours sans match officiel.

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