Comment éviter la flambée des logements étudiants ?
Les tarifs de location des petites surfaces augmentent en cette rentrée
Un 20 m2 à la Victoire à 780 €, un 32 m2 à la gare à 900 €, ou encore un 22 m2 à Bacalan à 750 €… Selon une étude du site de location LocService, le loyer moyen en cette rentrée serait en hausse de 0,82 % en un an, et s’établit à 741 €pour une surface moyenne de 40,8 m2, soit 18,15 € du m2.
Pour Catherine Coutellier, de l’Union des syndicats de l’immobilier Nouvelle-Aquitaine, « on pensait qu’en raison de la crise du Covid, les déçus d’Airbnb allaient remettre leur logement à la location classique, mais pas du tout. Vous avez une surprotection du locataire – légitime parfois – et quand vous voyez la différence de rentabilité avec Airbnb, les propriétaires n’ont plus envie de louer en traditionnel. » Que faire ? Outre l’incitation aux propriétaires privés, il faut selon Catherine Coutellier « assouplir les règles de la construction et arrêter de geler des terrains. La fac doit se servir de son foncier pour construire des logements modulaires avec des espaces de coworking. »
Ancien vice-président de la métropole à l’enseignement supérieur, Fabien Robert (MoDem), estime qu’« urgence et logement ne vont pas ensemble. » « Je ne crois pas aux histoires de logements préfabriqués, parce que cela vieillit mal, et cela recrée de la précarité. » Un plan décennal a en revanche été adopté à la métropole en février. « Il prévoit de construire avec le Crous et la région 6 000 logements supplémentaires entre 2020 et 2030, souligne Fabien Robert. Cela permettrait de passer de 8,5 % de logements sociaux étudiants à 12 %, alors que la moyenne est autour de 11 %. »
Constructions sur le campus
Vice-présidente en charge de la vie étudiante à l’université de Bordeaux, Anne-Marie Tournepiche espère voir des logements sortir de terre sur le foncier de l’université «d’ici à 2023-2024, notamment sur le site de Carreire ». Si l’université n’a pas de données précises sur le nombre d’étudiants à la recherche de logements, elle relève que l’an passé «262 étudiants en difficulté de location » l’ont contactée. En 2018, «ils étaient près de 500 ».