Aussi trompeuses que dans un film d’Hitchcock
Un couple d’expatriés, joué par Karin Viard et Benjamin Biolay, voit son bonheur voler en éclat dans «Les Apparences»
On sait qu’il ne faut généralement pas s’y fier. Le film Les Apparences, de Marc Fitoussi, illustre parfaitement ce dicton, non sans humour d’ailleurs. Un couple d’expatriés français joué par Karin Viard et Benjamin Biolay dissimule sous le vernis d’un bonheur idyllique tromperies et autres mensonges, qui les mèneront jusqu’à l’irréparable.
Décors glacials de Vienne
Ce thriller, librement adapté de Trahie, de Karin Alvtegen, fait vivre un cauchemar à ses héros, au coeur du microcosme d’une communauté d’expats, dans les décors glacials de Vienne. « Ce côté milieu de notables fermé revêtait un aspect chabrolien qui me plaisait », avoue le réalisateur dans le dossier de presse. C’est surtout l’influence d’Alfred Hitchcock, dont Claude Chabrol se réclamait également, qui plane sur cette histoire sombre. D’abord baptisé Valses de Vienne, Les Apparences a changé de titre. Pourtant, c’est bien une impression de danse macabre qui se dégage d’un récit où les personnages sont pris dans un engrenage impitoyable.
Comme chez Hitchcock, le spectateur assiste à la déliquescence de leurs rapports, tandis que leur monde s’écroule autour d’eux. Leurs choix, plus que discutables, les entraînent dans un cauchemar qui évoque les meilleurs films du Maître du suspense, de Soupçons (1941) à Vertigo (1958).
Un destin implacable
Le duo de stars, épaulé par d’excellents seconds rôles (Pascale Arbillot, Laetitia Dosch et Lucas Englander), fait partager sa fuite en avant à un spectateur qu’il laisse à bout de souffle. Là encore, on pense aux fugitifs de L’Inconnu du Nord-Express (1951) ou ceux de La Mort aux trousses (1959) tentant d’échapper à un destin implacable.
Marc Fitoussi est d’ailleurs un fan de Patricia Highsmith, autrice qui a inspiré le premier de ces deux films. L’angoisse qu’il fait monter au long de son récit est d’autant plus forte que, contrairement aux héros d’Hitchcock, les siens n’ont rien de faux coupables.
Un cauchemar qui évoque les meilleurs films du Maître du suspense, de Soupçons (1941) à Vertigo (1958).