20 Minutes (Bordeaux)

Aussi trompeuses que dans un film d’Hitchcock

Un couple d’expatriés, joué par Karin Viard et Benjamin Biolay, voit son bonheur voler en éclat dans «Les Apparences»

- Caroline Vié

On sait qu’il ne faut généraleme­nt pas s’y fier. Le film Les Apparences, de Marc Fitoussi, illustre parfaiteme­nt ce dicton, non sans humour d’ailleurs. Un couple d’expatriés français joué par Karin Viard et Benjamin Biolay dissimule sous le vernis d’un bonheur idyllique tromperies et autres mensonges, qui les mèneront jusqu’à l’irréparabl­e.

Décors glacials de Vienne

Ce thriller, librement adapté de Trahie, de Karin Alvtegen, fait vivre un cauchemar à ses héros, au coeur du microcosme d’une communauté d’expats, dans les décors glacials de Vienne. « Ce côté milieu de notables fermé revêtait un aspect chabrolien qui me plaisait », avoue le réalisateu­r dans le dossier de presse. C’est surtout l’influence d’Alfred Hitchcock, dont Claude Chabrol se réclamait également, qui plane sur cette histoire sombre. D’abord baptisé Valses de Vienne, Les Apparences a changé de titre. Pourtant, c’est bien une impression de danse macabre qui se dégage d’un récit où les personnage­s sont pris dans un engrenage impitoyabl­e.

Comme chez Hitchcock, le spectateur assiste à la déliquesce­nce de leurs rapports, tandis que leur monde s’écroule autour d’eux. Leurs choix, plus que discutable­s, les entraînent dans un cauchemar qui évoque les meilleurs films du Maître du suspense, de Soupçons (1941) à Vertigo (1958).

Un destin implacable

Le duo de stars, épaulé par d’excellents seconds rôles (Pascale Arbillot, Laetitia Dosch et Lucas Englander), fait partager sa fuite en avant à un spectateur qu’il laisse à bout de souffle. Là encore, on pense aux fugitifs de L’Inconnu du Nord-Express (1951) ou ceux de La Mort aux trousses (1959) tentant d’échapper à un destin implacable.

Marc Fitoussi est d’ailleurs un fan de Patricia Highsmith, autrice qui a inspiré le premier de ces deux films. L’angoisse qu’il fait monter au long de son récit est d’autant plus forte que, contrairem­ent aux héros d’Hitchcock, les siens n’ont rien de faux coupables.

Un cauchemar qui évoque les meilleurs films du Maître du suspense, de Soupçons (1941) à Vertigo (1958).

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Karin Viard (à g.) et Benjamin Biolay sont pris dans un engrenage de mensonges et de tromperies.

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