20 Minutes (Bordeaux)

La Rue bordelaise pas encore sortie de l’impasse

Le directeur général d’Euratlanti­que prévient que si le projet devait être remis en cause, «des indemnisat­ions seront à verser»

- Mickaël Bosredon

C’est un des principaux projets urbanistiq­ues de ces prochaines années à Bordeaux. Et il avait fait l’objet de discussion­s animées lors de la campagne des municipale­s. La Rue Bordelaise, ce méridien qui doit relier la gare Saint-Jean à la Garonne, verra-t-elle finalement le jour ? Implanté sur le secteur de l’Opération d’intérêt national Euratlanti­que (lire ci-dessous), ce projet représente pas moins de 500 millions d’euros d’investisse­ment par l’aménageur Apsys. Ce programme mixte d’environ 80 000 m2 intègre du logement, des bureaux, des hôtels et surtout du commerce : plus de 30 000 m2 de surfaces commercial­es, dont 23 000 m2 pour de nouvelles enseignes. C’est là que le bât blesse du côté de la nouvelle majorité municipale… Durant la campagne, Pierre Hurmic avait annoncé qu’il « stopperait » le projet pour le « réexaminer en concertati­on avec les habitants et les commerçant­s. » « J’en ai parlé à Pierre Hurmic dès que je l’ai vu après son élection en juillet, explique à 20 Minutes Stephan de Faÿ, le directeur général de Bordeaux-Euratlanti­que. Il adhère plutôt au geste urbain, mais il a des doutes sur le programme. Aujourd’hui, il faut qu’on lui présente plus en détail le projet, et regarder ce qui peut éventuelle­ment évoluer. Des décisions seront prises dans le courant du premier semestre 2021.»

«Pas avant 2026-2027»

En attendant, « le projet est mis en pause », annonce le patron d’Euratlanti­que. Et alors qu’il devait initialeme­nt sortir de terre en 2023, ce ne sera finalement « pas avant 2026-2027 ». S’il se fait… Car la question de l’abandon total du programme n’est pas à écarter. «Si le maire n’en veut pas, nous ferons autre chose, assure Stephan de Faÿ, nous n’irons pas au bras de fer avec Pierre Hurmic. » Toutefois, il prévient : « Je lui ai clairement dit que des indemnisat­ions seront à verser en cas d’abandon. »

Il n’empêche que Stephan de Faÿ croit «profondéme­nt à ce projet. Et tout le monde est d’accord pour faire quelque chose à cet endroit, car cette entrée de ville est délabrée. » Le patron d’Euratlanti­que estime aussi que ce programme a du sens commercial­ement : « Il s’agit de réinternal­iser de l’immobilier commercial en coeur de ville, pour en finir avec ces boîtes à chaussures qui façonnent le périurbain. Aujourd’hui, si Ikéa veut venir dans le centre-ville bordelais, il ne le peut pas, parce qu’il a besoin de 6 000 ou 7 000 m2. Rien n’est signé, mais Ikéa tourne autour de cette zone depuis longtemps. » En revanche, l’autorité environnem­entale recommande une réduction du nombre de places de stationnem­ent, d’environ un millier dans le projet actuel. Stephan de Faÿ en convient : « Si nous voulons aller au bout de notre logique, il faut réduire drastiquem­ent les places de parking, car il ne faut pas que ce soit un aspirateur à bagnoles. »

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Le projet de Rue Bordelaise doit relier la gare Saint-Jean à la Garonne.

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