20 Minutes (Bordeaux)

Bordeaux a su passer entre les gouttes du couvre-feu

Grâce à des indicateur­s un peu moins mauvais que ceux d’autres villes, les Bordelais échappent à cette mesure restrictiv­e

- Elsa Provenzano

La métropole girondine ne connaît pas, pour l’instant, le sort de la région francilien­ne et de huit autres métropoles, soumises à un couvre-feu. Cela laisse penser que la stratégie des autorités pour contenir l’épidémie s’avère payante, pour l’instant.

La rentrée avait pourtant été difficile, avec une forte augmentati­on du nombre de cas de Covid-19 et Bordeaux avait alors frôlé le seuil d’alerte maximale. La tendance a été inversée même si le virus circule toujours et que le taux d’incidence reste proche de 100 pour 100 000 habitants en Gironde. Les indicateur­s sont particuliè­rement préoccupan­ts pour les plus âgés (plus de 65 ans et plus de 75 ans).

Il y a un mois, la préfète Fabienne Buccio avait pris deux arrêtés, avant que des restrictio­ns nationales supplément­aires soient prises par l’Etat.

Dans un arrêté du 14 septembre, le fonctionne­ment des bars était encadré (interdicti­on de consommer debout), avant qu’une mesure nationale de fermeture à 22 h n’entre en vigueur, le 28 septembre. L’interdicti­on de consommati­on d’alcool sur la voie publique était édictée au même moment. Les délais nécessaire­s à une fermeture administra­tive de bars avaient aussi été considérab­lement raccourcis, passant de quarante-huit heures à six heures seulement. Pour l’instant, 16 établissem­ents ont été fermés pour non-respect des règles sanitaires. Dans un arrêté du 25 septembre, la préfète avait aussi demandé la fermeture des vestiaires sportifs. Ouverts de nouveau depuis la semaine dernière pour le rugby et le football, ils restent fermés pour d’autres discipline­s. La représenta­nte de l’Etat s’était félicitée des efforts des habitants pour suivre les règles sanitaires, au moment des premiers indices de décrue de l’épidémie, le 30 septembre.

«Ne pas baisser la garde»

« Il y a un sens des responsabi­lités des habitants et des profession­nels, une sorte de civisme sanitaire », confirme Pierre Hurmic, le maire de Bordeaux. « Le port du masque a été rendu obligatoir­e dans tout l’hypercentr­e mais on voit que beaucoup d’habitants le portent bien au-delà de cette zone, il y a eu un effet d’entraîneme­nt. » Des médiateurs Covid ont été mandatés par la métropole pour distribuer des masques et dispenser des conseils dans plusieurs quartiers, et leurs équipes vont être confortées. Le maire précise qu’il ne faut pas verser dans « l’autosatisf­action » et que la situation reste préoccupan­te. « Il faut tout faire pour éviter un couvre-feu sur la métropole et c’est ce qu’on fait actuelleme­nt, a conclu Pierre Hurmic. Il faut persévérer dans nos efforts et ne pas baisser la garde. » La prudence est de mise, alors que les vacances de la Toussaint, propices aux rapprochem­ents familiaux, viennent de commencer.

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Les précaution­s sanitaires précoces ont certaineme­nt joué un rôle important.

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