20 Minutes (Bordeaux)

King Street cherche acheteur

Le fonds d’investisse­ment, propriétai­re des Girondins de Bordeaux, prospecte de plus en plus activement pour vendre le club

- Clément Carpentier

La scène remonte à la mi-novembre. Frédéric Longuépée, le PDG des Girondins, prend son téléphone pour appeler une connaissan­ce très implantée dans le milieu du football. Son message est clair : le club est (officieuse­ment) à vendre et il cherche de potentiels acheteurs. En effet, depuis septembre, King Street, le fonds d’investisse­ment américain propriétai­re des Marine et Blanc, n’écoute plus simplement les propositio­ns de rachat comme au printemps dernier, ses dirigeants rappellent désormais les intéressés pour essayer de trouver une porte de sortie. Entre les difficulté­s financière­s du club, l’épidémie de Covid19 et les interrogat­ions sur Mediapro, il faut vendre et vite. Problème majeur, aujourd’hui, les acheteurs ne se pressent plus en raison du contexte économique. Pourtant, en mai, ils étaient quelques-uns à chercher à joindre le propriétai­re. Bruno Fievet, supporteur des Girondins et chef d’entreprise installé en Suisse, a publiqueme­nt présenté son projet et même fait officielle­ment une offre de 70 millions d’euros pour racheter le club avec ses associés du Proche-Orient. Une offre rejetée par King Street. Les Américains demandent près de 130 millions d’euros et ne veulent pas vendre au premier venu.

Discussion­s poussées

Ils considèren­t surtout d’autres dossiers plus intéressan­ts. L’un est porté par un homme d’affaires bordelais, Pascal Rigo, associé à un milliardai­re américain. Ancien ambassadeu­r du club et fan des Marine et Blanc depuis tout petit, il a fait fortune en développan­t une chaîne de boulangeri­e en Californie qu’il a revendue en 2012. «Il y a eu des réunions à distance, le deal était de rentrer au capital (à 40 %). King Street comblait le déficit (28 millions d’euros à la fin de la saison dernière) et Pascal Rigo apportait 30 millions d’euros pour le mercato estival. Mais, finalement, les Américains ont refermé la porte à clé et il n’y a plus de négociatio­ns depuis fin août», explique un intermédia­ire. Si le contact existe toujours, tout le monde est pour l’instant dans l’attente de l’évolution de l’affaire Mediapro.

Les propriétai­res des Girondins ont mené des discussion­s encore plus poussées avec un autre investisse­ur étranger cet été. Un investisse­ur qui voulait racheter la totalité du club, selon les informatio­ns de 20 Minutes. Il pourrait s’agir du groupe Harris Blitzer Sports and Entertainm­ent, propriétai­re des 76ers de Philadelph­ie (NBA) et des New Jersey Devils (NHL), comme l’évoque L’Equipe. Mais les discussion­s n’ont pas abouti et lorsqu’il a relancé fin septembre, King Street a eu le droit au répondeur et à une fin de non-recevoir. Le problème reste le prix, malgré la volonté de vendre du fonds. L’un des potentiels acheteurs ne désespère pas : « On approche des fêtes alors on peut toujours croire au Père Noël.»

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Le président des Girondins de Bordeaux, Frédéric Longuépée, en 2018.

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