20 Minutes (Bordeaux)

«J’ai pris mon pied à chanter en italien»

Le nouvel album de Claudio Capéo, qui reprend des chansons italiennes, sort vendredi

- Propos recueillis par Fabien Randanne

C’est un projet empreint de nostalgie. Pour son nouvel album, qui sort vendredi, Claudio Capéo a plongé dans ses souvenirs et fouillé dans la liste des chansons italiennes qui ont rythmé ses plus jeunes années. Sur Penso a te, il reprend des standards tels que Come Prima, Caruso, Il mio rifugio ou Senza una donna, et y ajoute deux titres inédits.

C’est la nostalgie qui vous a guidé dans la conception de Penso a te ? J’ai des parents immigrés italiens qui ont débarqué en France dans les années 1960-1970. J’ai toujours été bercé par la culture italienne, par la pasta, les grands repas avec, toujours en fond sonore, ces grandes chansons. C’est toute mon enfance, ça m’a toujours fait du bien. Cet album, c’est un retour aux origines et un petit cadeau pour mes parents.

Au-delà de la langue, chanter en italien, c’est très différent de chanter en français ?

Même si la musique, les notes sont les mêmes, au niveau des intonation­s, de l’ouverture de la bouche, j’ai l’impression qu’il y a plus d’émotion qui passe dans ma voix. J’ai envie de dire que je me suis senti un petit peu plus à l’aise en italien. Pour cet album, j’ai passé deux mois en Italie, cet été, pour replonger dans la culture et aussi tout ce qui est grammaire et orthograph­e.

Je voulais faire ce disque sans mentir. Il fallait vraiment que je comprenne ce que je raconte dans les chansons. J’ai pris mon pied à chanter en italien, en Italie, avec des Italiens.

Vous seriez presque prêt pour le Festival de Sanremo, le rendezvous phare de la chanson italienne… Sono pronto ! Oui, je suis prêt ! [Il rit] Ecoutez, on croise les doigts. On aurait bien aimé avec Gianna [Nannini], parce que je fais un duo avec elle dans l’album. C’est une rockeuse, une grande star en Italie, un peu leur équivalent de Johnny. Sa chanson I Maschi avait été un gros succès en France [n° 2 du Top 50 en 1988]. Elle nous a fait le plaisir et l’honneur de venir chanter sur l’un des morceaux, que j’ai écrit avec elle et qui s’appelle Ciao mia bella. C’est un inédit, on en est très fiers. Vous aimeriez percer sur le marché italien ?

Pourquoi pas. En tout cas, je serai ravi d’y retourner pour voir ma famille, déjà, et puis aussi pour faire des concerts, m’y promener. Quand j’étais petit, j’allais toujours dans le Molise chez mon père et en Sicile chez ma mère. Je n’ai jamais vu autre chose de l’Italie – à part Florence pour cet album. Il y a peut-être un marché à prendre. Après, je n’aime pas parler de marché, parce qu’on fait de la musique pour le plaisir, on n’est pas des hommes d’affaires. Mais j’aimerais voir comment ça se passe là-bas. S’il ne fallait garder qu’une chanson italienne, ce serait laquelle ? Celle que vous préférez par-dessus tout ? Oh la la. S’il n’en fallait qu’une seule, je dirais Via con me, de Paolo Conte. Parce qu’elle me fait du bien.

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Claudio Capéo à Florence (Italie), où il a enregistré son album Penso a te.

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