Faute de places, les épaves s’amoncellent avenue de Labarde
Des épaves se meurent sur une portion de l’avenue de Labarde, par manque de place pour les accueillir à la fourrière
Depuis plusieurs mois, des épaves apparaissent puis disparaissent au gré des enlèvements, sur le kilomètre de l’avenue de Labarde qui sépare le golf de Bordeaux de la piste d’accélération de moto. Un secteur tranquille pour qui veut se débarrasser d’une voiture. Le phénomène n’est pas nouveau, mais il est de plus en plus visible. Adjoint à la sécurité au maire de Bordeaux, Amine Smihi confirme : « Sur le secteur de Bordeaux Maritime [qui comprend les quartiers de Bacalan, Lac, les Aubiers et Bassins à Flot] nous avons procédé à l’enlèvement de 200 épaves depuis le mois de mai. Mais il en reste beaucoup et c’est très préoccupant. Les riverains sont légitimement exaspérés. » La raison ? Il n’y a plus de place les stocker. Directeur général de Metpark, la régie métropolitaine en charge de la fourrière, Nicolas Andreotti décrit un phénomène, récent et massif : de plus en plus de carcasses, d’épaves, de véhicules brûlés, entrent à la fourrière. Ce sont souvent des véhicules dont les propriétaires souhaitent simplement se débarrasser. «C’est un gros souci, parce qu’il y a toute une procédure qui immobilise ces véhicules, raconte Nicolas Andreotti. Ils restent au minimum six semaines chez nous, avant de partir à la casse. Ce qui explique la saturation. » Jusqu’en 2017, l’enlèvement des épaves représentait 12% de l’activité de Metpark. Aujourd’hui, c’est près de 40 %. « Imaginez comment cela sature nos parcs!», tempête-t-il. En 2019, la régie avait ainsi enlevé 9 700 véhicules sur la métropole, dont environ 3 500 épaves.
Metpark gère 700 places de fourrière sur la métropole, réparties dans trois sites : Front du Médoc à Mériadeck, au parking de la place du 8-Mai-1945 et à Mérignac, en bord de rocade. Ce dernier, d’une capacité de 180 places, gère le stockage de la majorité des véhicules non-roulant. « A ce jour, il est complètement plein », assure Nicolas Andreotti.
C’est pourquoi, à partir de la semaine prochaine, Metpark va louer un nouveau terrain à Mérignac, d’une capacité d’environ 60 véhicules. Pour le responsable de la fourrière, il s’agit aussi « d’anticiper la période de fin d’année, où l’on sait que l’on va avoir besoin d’enlever pas mal de véhicules dans certains secteurs. » Ce nouveau terrain devrait être conservé environ un an, le temps que Mepark fasse agrandir de manière pérenne son site pour augmenter son nombre de places. Car, « ce phénomène semble être une tendance de fond et auquel il va falloir continuer de répondre. »
« Imaginez comment cela sature nos parcs! » Nicolas Andreotti,
directeur général de Metpark