Wecair rêve d’un bol d’air
Les futurs pilotes de ligne de l’école Wecair espèrent que le secteur aérien rebondisse
Avant la crise du Covid-19, on estimait les besoins de pilotes de ligne à former, pour les vingt prochaines années, à environ 600 000 dans le monde. Le coronavirus a-t-il mis à mal ces perspectives, alors que l’aéronautique est sévèrement secouée par la crise ? Que ce soit à l’école privée de formation de pilotes de ligne Wecair, basée à Latresne près de Bordeaux, ou au sein de la très sélective école nationale de l’aviation civile de Toulouse (Enac), la réponse est non.
Une envie de voyager
Toutes deux disent n’avoir ressenti aucune répercussion de la crise. « Il n’y a pas moins d’intérêt pour notre cursus, nous dit-on à l’Enac. Nous avons eu, comme les années précédentes, un peu plus de 1 000 candidats en 2020 [pour moins de 20 élus par an]. » Krista Vandermeulen, présidente de l’école privée Wecair, assure avoir rempli sans difficulté ses deux nouvelles promotions. « On a affaire à des gens vraiment déterminés, ils ne se voient que pilotes d’avion ! », commente-t-elle. Parmi les apprentis pilotes, Céleste, 21 ans, arrive d’Annecy. Après deux années de prépa maths sup / spé, elle avait préparé le concours de l’Enac, où elle a fini vingtième. Il n’y avait que 14 places et elle s’est donc réorientée sur Wecair. « Pilote, c’est le métier que je veux faire depuis très longtemps déjà, explique celle dont la conviction n’a pas été entamée par la crise. Là, on est dans un creux, mais ça va remonter. On a encore besoin de voyager. » Originaire du Pays basque, Matthieu, 35 ans, est en reconversion professionnelle. «J’ai été viticulteur et dans le commerce de matériel agricole, raconte-t-il. Et, en parallèle, j’ai passé mon brevet de pilote privé. » Lui non plus ne se fait aucun souci quant à des lendemains plus radieux pour le secteur : « Après la crise, il y aura une envie de découverte, de voyager, il faut s’attendre à une reprise d’activité. » La présidente de Wecair estime certes que « quelques compagnies vont disparaître», mais aussi qu’«il y a des opportunités en temps de crise ». « Je pense à une compagnie basée à Mérignac, Airlec, qui fait désormais des évacuations sanitaires, je pense aussi à l’aviation d’affaires, énumère-t-elle. On aura peut-être un changement de certains modèles, mais les besoins sont encore là. »