20 Minutes (Bordeaux)

Fabien Claude est la lumière dans la nuit du camp français

Au sein de l’équipe de France, le Vosgien est en train de se révéler au plus haut niveau en ce début de saison

- Nicolas Camus

Pour être honnête, on ne s’attendait pas à ce que ce soit lui qui nous offre nos premières émotions dans cette saison de biathlon. Dans une équipe de France orpheline de son patron, Martin Fourcade, on misait plus sur Quentin Fillon Maillet ou Emilien Jacquelin, les deux nouveaux leadeurs naturels des Bleus. Mais non, c’est finalement Fabien Claude, 26 ans dans quelques jours et membre à plein temps du groupe Coupe du monde depuis la saison dernière seulement, qui a allumé la mèche la semaine dernière à Kontiolaht­i. Après un premier week-end collective­ment décevant en Finlande, il a décroché le premier podium des Bleus lors de la poursuite. Et avec la manière, s’il vous plaît. Parti 11e, il a laissé la concurrenc­e sur le bord de la piste avant de déposer le boss, Johannes Boe, et la nouvelle terreur norvégienn­e, Sturla Holm

Laegreid dans le dernier tour, pour aller chercher une éclatante deuxième place. Son meilleur résultat en carrière. «Ça n’est pas vraiment une surprise, parce qu’on le voyait venir depuis un ou deux ans quand même, expose Alexis Boeuf, ancien membre de l’équipe de France et consultant pour La chaine L’Equipe. Depuis qu’il est arrivé sur le circuit, il est très rapide et, ces deux dernières saisons, il était souvent parmi les meilleurs temps de ski. Mais c’est un athlète qui avait du mal à aligner les cibles, à tirer suffisamme­nt bien pour espérer quelque chose.» Il n’est pas le seul biathlète dans ce cas, bien sûr. La précision derrière la carabine est ce qu’il y a de plus dur à acquérir. Et de plus fragile. Mais le Vosgien était tout de même un ton en dessous de la moyenne.

« On a mis en place un vrai projet avec lui. Une marche à suivre, personnell­e, pour l’aider, explique Patrick Favre, qui entame sa troisième saison en tant qu’entraîneur de tir des garçons. Parce que techniquem­ent, aucun souci, il est très bon. Après, c’est le stress de la course, l’envie de bien faire qui, pour lui, est un piège. Il faut occuper son mental avec un schéma ou une idée, ça l’occupe et, comme ça, il reste dans des choses très simples.»

Le « projet tir » est en train de faire son chemin. En ce début de saison, Fabien Claude est enfin régulier. « C’est un grand talent. Il a vraiment un gros potentiel physique, je lui souhaite maintenant de comprendre encore mieux son tir pour pouvoir s’exprimer à son meilleur niveau», complète Alexis Boeuf. Rentrer dans le top 10 à chaque course est désormais la mission du Vosgien. Mais le meilleur moyen d’y parvenir… c’est de ne pas y penser. «Le tir dépend aussi du ski, de la manière dont tu arrives sur le tapis… conclut Patrick Favre. C’est une somme de détails pour trouver l’équilibre. S’il ne se perd pas, il peut largement jouer avec les meilleurs à chaque fois.»

«On a mis en place un vrai projet avec lui.» Patrick Favre, entraîneur de tir des garçons

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 ??  ?? Fabien Claude a énormément bossé son tir pour jouer avec les meilleurs.
Fabien Claude a énormément bossé son tir pour jouer avec les meilleurs.

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