Des maladies passent la main
Avec les mesures sanitaires prises pour lutter contre le Covid-19, la grippe, la gastro ou encore la bronchiolite semblent marquer le pas.
Grippe, gastro, bronchiolite : dans le monde pré-Covid-19, ce sont elles, les maladies virales de l’hiver, que l’on redoutait d’attraper. Aujourd’hui, on oublierait presque qu’elles existent. D’autant que, pour l’heure, ces maladies qui sèment toux et diarrhées chez les grands comme les petits ne se sont toujours pas déclarées. Avant d’arriver sous nos latitudes au coeur de l’hiver, les épidémies de maladies virales comme la grippe se déclenchent d’abord dans l’hémisphère Sud. Or « il n’y en a eu aucune dans le monde, confirme Vincent Enouf, directeur adjoint du Centre national de référence des virus des infections respiratoires à l’Institut Pasteur. Il n’y a eu qu’une poignée de cas de virus grippaux. Cela ne s’était jamais produit depuis que l’on surveille la grippe.»
« Ecologie virale »
Comment expliquer ce calme ? Il semblerait que « l’écologie virale joue sans doute un rôle, avance Vincent Enouf. Cela se traduit par une forme de concurrence entre les virus, qui est difficilement explicable, mais que l’on observe en ce moment. » Et sans doute déjà l’hiver dernier, puisque « l’épidémie de grippe avait pris fin au moment de l’arrivée du Covid-19», rappelle le virologue.
Cette interférence virale n’est pas la seule réponse. Aussi, «les mesures barrières y sont évidemment pour beaucoup», souligne Vincent Enouf. Car, depuis le début de l’épidémie de
Covid-19, les Français se sont massivement convertis aux gestes barrières. Désormais, le lavage des mains après le passage aux toilettes est un réflexe adopté par 94% des Français, selon notre premier baromètre sur les Français et le Covid-19, publié fin novembre. Et, il y a un an à peine, le masque, c’était plutôt dans un épisode de Grey’s Anatomy. « Déjà, la population mondiale a une immunité de groupe face aux virus grippaux, reprend le spécialiste. Aujourd’hui, la combinaison de cette immunité avec le respect des gestes barrières fait que la diffusion des virus respiratoires et autres pathogènes est très limitée. C’est pour cela qu’il serait bon de garder ces habitudes, même quand on sera débarrassés du Covid-19.»