Les étudiants français et étrangers face à l’épreuve du Brexit
Le retrait du Royaume-Uni du programme Erasmus pourrait dissuader de nombreux jeunes Européens de venir y étudier
C’était l’une des destinations préférées des jeunes Européens. Le RoyaumeUni, qui a accueilli plus de 31 000 étudiants Erasmus dans ses universités en 2018, a décidé de quitter ce programme. Le pays de Boris Johnson a fait le choix de développer son propre programme d’échange universitaire. Une décision qui intervient dans le cadre de la signature de l’accord postBrexit. Mais que cela change-t-il pour les jeunes Français voulant étudier outre-Manche ?
Un visa nécessaire. Sur le site consacré aux conséquences du Brexit, le gouvernement français est clair : les étudiants désireux d’étudier au Royaume-Uni pour une période supérieure à six mois doivent demander un visa depuis le 1er janvier. Pour l’obtenir, ils devront être acceptés dans un établissement d’enseignement supérieur britannique, parler, lire, écrire et comprendre l’anglais, et être capables de financer leur séjour d’études au Royaume-Uni. Les étudiants intéressés devront débourser 385 € et rajouter plusieurs centaines d’euros pour bénéficier du service de santé publique.
Des frais d’inscription plus élevés. Le programme Erasmus permet aux étudiants d’effectuer jusqu’à une année scolaire complète dans un établissement d’enseignement supérieur de n’importe quel pays membre du programme, en payant les frais d’inscription de leur établissement d’origine. Comme le gouvernement français le précise, « à partir de l’année universitaire 2021-2022, les étudiants de l’Union européenne voulant étudier dans une université britannique devront s’acquitter de frais de scolarité majorés applicables aux étudiants internationaux ». « Les droits d’inscription risquent d’augmenter considérablement, regrette Corinne Bord, vice-présidente de la fédération LéoLagrange et spécialiste de la mobilité étudiante. En moyenne, ils oscillent au Royaume-Uni entre 7 000 et 8 000 € l’année. Faire ses études outreManche risque donc d’être réservé à quelques happy few [privilégiés]. »
Une bourse en moins. L’autre conséquence majeure de ce retrait du programme Erasmus pour les étudiants, c’est qu’ils ne pourront plus bénéficier de la bourse mensuelle accordée par la France pour faire leurs études dans ce pays. Pour les accompagner dans leur mobilité et faire face au coût de la vie quotidienne, parfois élevé dans des villes comme Londres, les étudiants pouvaient auparavant recevoir entre 150 et 300 € par mois et entre 300 et 450 € pour les étudiants stagiaires. En revanche, la décision de nos voisins britanniques de quitter Erasmus n’aura pas d’impact sur la reconnaissance des diplômes obtenus sur place par les étudiants français. Bien que le pays soit sorti de l’Union européenne, il reste dans l’Espace européen de l’enseignement supérieur.